Selon les premières estimations, Kaïs Saïed remporte le second tour de la présidentielle, en raflant plus de 70 % des voix, avec un taux de participation de près de 58 %. Il était en face Nabil Karoui. L’élection de ce novice en politique ne signifie pas seulement la défaite de Nabil Karoui, mais celle de toute la classe politique tunisienne.
Candidat indépendant sans parti politique, Kaïs Saïed a bénéficié au second tour du soutien du parti islamiste Ennahda, arrivé en tête des législatives du 6 octobre, avec 52 sièges sur 217, et dont le candidat était troisième au premier tour de la présidentielle avec 13,1 % des voix. Il avait aussi le soutien de la coalition Al-Karama , un mouvement islamo-populiste fondé récemment par l’avocat Seifeddine Makhlouf et qui a remporté 21 sièges lors des législatives.
Nabil Karoui, le magnat des médias, le candidat malheureux, est à la tête du parti Qalb Tounes (“au cœur de la Tunisie”), créé en juin et qui a obtenu 38 sièges au Parlement. Il a été arrêté le 23 août, accusé de blanchiment d’argent et de fraude fiscale. Resté en prison jusqu’au 9 octobre, il n’a pas pu faire campagne ni pour le premier tour de la présidentielle ni pour les législatives du 6 octobre, et il n’a eu que trois jours avant le second tour de la présidentielle pour défendre sa candidature.