Aux États-Unis, les démocrates pensent détenir un nouvel élément à charge contre le président Donald Trump dans le cadre de la procédure de destitution en cours. Un courriel récemment publié, envoyé par un responsable de la Maison Blanche, suggère que Trump a personnellement ordonné la suspension de l’aide militaire à l’Ukraine, ajoutant une preuve potentiellement accablante pour les partisans de l’« impeachment ».
Michael Duffey, un cadre du Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche, aurait demandé au Pentagone de « suspendre » le versement de cette aide militaire. Ce courriel, daté du 25 juillet 2019 à 11h04, a été envoyé à peine une heure et demie après l’appel téléphonique controversé entre Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans lequel Trump aurait fait pression pour une enquête sur Joe Biden, son potentiel rival politique. Le document a été révélé par le Center for Public Integrity, un collectif de journalistes d’investigation, et publié le 22 décembre.
Dans le courriel, Duffey indique aux responsables du Pentagone que le président s’intéresse « personnellement » au dossier de l’aide militaire et qu’il souhaite qu’elle soit suspendue. Il ajoute : « Compte tenu de la nature sensible de cette demande, je vous prie d’en informer uniquement les personnes nécessaires à son exécution. »
Ces nouvelles révélations ont créé de l’agitation parmi les démocrates, qui y voient un élément supplémentaire pour justifier la destitution de Trump. Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat, s’interroge : « S’il n’y a rien d’illicite dans le fait de retenir les fonds, pourquoi Michael Duffey a-t-il voulu que personne ne soit informé de cette demande ? »
Les républicains, majoritaires au Sénat et toujours solidaires du président Trump, minimisent l’importance de cette révélation. Le sénateur Ron Johnson a notamment déclaré que le courriel de Duffey « n’apporte rien de nouveau » au dossier déjà présenté contre le président.
Ce nouvel élément vient renforcer la tension entre démocrates et républicains alors que la procédure de destitution de Trump se poursuit, et qu’un vote au Sénat pourrait déterminer son issue.