Citoyen d’honneur de Melun depuis 2016, le médecin congolais Denis Mukwege en personne s’est rendu pour l’inauguration du nouveau groupe scolaire de l’écoquartier. Auparavant il a renouvelé une convention de coopération entre son hôpital à Bukavu en République démocratique du Congo et celui de Melun-Sénart.
Avant l’arrivée du Docteur Mukwege, beaucoup d’habitants du quartier Woodi attendent devant le groupe scolaire. Comme Franck et Nadine. « On est venu pour l’écouter. On ne savait pas qu’il était Prix Nobel de la Paix. Mais il mène un beau combat. Symboliquement pour l’école, c’est bien ».
Dès que Denis Mukwege descend de voiture devant les grilles de l’école, avenue Paul-Emile-Victor, des parents le mitraillent de photos avec leur téléphone. Découpe du ruban tricolore avec des ciseaux apportés par son petit-fils accompagné de sa maman joliment vêtue. Puis chant de la Marseillaise. Dès son entrée dans l’école, il est acclamé par les écoliers qui agitent des petits drapeaux tricolores. « Monsieur Mukwege ! Monsieur Mukwege ! », scandent les enfants. Sourire de cet homme lumineux.
Vient le moment de la visite des lieux qui comptent 273 écoliers, alors qu’en juin ils n’étaient que 206 inscrits. Un groupe scolaire bâti en matériaux biosourcés avec 4 200 m2 de chanvre pour l’isolation, chauffé par la géothermie, un plancher à la fois chauffant l’hiver et rafraîchissant l’été, etc. Le tout pour 14 millions d’euros.
Âgé de 67 ans, le médecin écoute l’architecte Robert Weitz, s’intéresse. C’est le premier groupe scolaire en France à porter son nom. « C’est formidable ! Ça restera dans les annales », assure Raymond N’Shimba wa N’Shimba, ministre et conseiller auprès de l’ambassadrice de RDC en France également présente.
Vient le moment des discours. Denis Mukwege qui se dit « très touché » que l’école porte son nom va à l’essentiel. « Chers enfants, chers parents, chers enseignants. Je viens d’un milieu modeste et j’ai toujours été très reconnaissant à mes parents de m’avoir permis d’aller à l’école pour que je puisse réaliser mon projet né quand j’avais huit ans : devenir médecin ! L’accès à l’éducation est une chance et un droit fondamental. L’école permet de jeter les bases de l’éveil et de la citoyenneté pour contribuer de façon positive à l’évolution dans la société ». Et de rappeler que 5,9 millions d’enfants sont non scolarisés dans son pays, « une génération sacrifiée par vingt-cinq années de conflit ».
Selon l’élue Brigitte Tixier (SE), « une dizaine de villes de France ont fait de Denis Mukwege leur citoyen d’honneur. Melun va monter un réseau de villes amies de Panzi, il faut amplifier le mouvement ! »