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Burkina: dix soldats tués, une cinquantaine blessés dans une attaque

Au moins dix soldats ont été tués et une cinquantaine blessés lundi lors d’une « attaque terroriste » à Djibo, ville sous blocus jihadiste depuis trois mois, dans le nord du Burkina Faso, a annoncé l’état-major de l’armée burkinabè.

« Le 14e Régiment interarmes de Djibo a fait face » lundi matin « à une attaque terroriste qui a visé sa base », selon l’état-major. « Le bilan provisoire établi fait état de 10 militaires tombés au cours des combats et une cinquantaine de blessés qui ont été pris en charge » », ajoute-t-il.

Le communiqué affirme que « les éléments du régiment ont vaillamment riposté aux tirs directs et indirects de l’ennemi venu en nombre important ».

« Côté ennemi, au moins 18 corps de terroristes ont été dénombrés au cours des opérations de ratissage qui sont toujours en cours », selon l’état-major.

Il précise que « des renforts aériens ont été déployés dans la zone pour assurer les opérations de secours et de riposte ».

Des sources sécuritaires jointes par l’AFP, ont indiqué que « l’attaque a débuté peu avant 05h00 (heure locale et GMT) par des tirs d’obus sur la caserne » militaire.

« D’autres installations stratégiques de la ville ont également été visés », selon les mêmes sources.

La ville de Djibo est soumise depuis trois mois à un blocus des jihadistes qui ont coupé les principaux axes y menant en faisant sauter des ponts.

Les témoignages ont fait état d’une situation critique dans cette agglomération de 300.000 habitants – dont de nombreux déplacés – capitale de la région du Sahel enclavée dans le nord du Burkina et où la famine menace.

Le 26 septembre, un convoi de ravitaillement à destination de Djibo avait été attaqué par des hommes armés.

L’attaque, revendiquée par Al-Qaïda, a officiellement fait 37 morts, dont 27 militaires. Soixante-dix conducteurs de camions restent portés disparus, selon leur syndicat.

Cette attaque a servi de catalyseur au coup d’Etat du 30 septembre, perpétré par le capitaine Ibrahim Traoré, qui a renversé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Il s’agissait du deuxième coup d’Etat au Burkina Faso en huit mois, les putschistes invoquant à chaque fois la dégradation de la situation sécuritaire dans ce pays en proie à la violence jihadiste depuis sept ans.

Investi le 21 octobre comme président de la transition par le Conseil constitutionnel, le capitaine Traoré a assuré que leurs « objectifs ne sont autres que la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».

Les groupes jihadistes contrôlent environ 40% du territoire burkinabè.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).

Ces attaques régulières, d’abord concentrées au nord avant de s’étendre au reste du pays, particulièrement l’est, ont fait des milliers de morts et contraint quelque deux millions de personnes à fuir leurs foyers.

AFP

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