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Afrique du Sud : Enquête sur une probable livraison d’armes à la Russie

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré au parlement qu’une enquête sur la visite d’un navire russe à la base navale du Cap était déjà en cours en coulisses avec l’aide des services de renseignement américains.

L’ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud a accusé jeudi le pays d’avoir fourni des armes et des munitions à la Russie pour sa guerre en Ukraine par l’intermédiaire d’un cargo qui aurait accosté secrètement sur une base navale près du Cap pendant trois jours en décembre dernier.

Cyril Ramaphosa était au Cap pour répondre à des questions au Parlement lorsque la nouvelle des commentaires de l’ambassadeur Brigety a été annoncée.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré qu’une enquête sur la visite d’un navire russe nommé Lady R à la principale base navale de son pays était déjà en cours en coulisses avec l’aide des services de renseignement américains avant que l’ambassadeur Reuben Brigety ne déclare publiquement, lors d’une conférence de presse à Pretoria, que la cargaison était constituée d’armes et de munitions.

Malgré la position neutre de l’Afrique du Sud sur la guerre en Ukraine, l’administration Biden espérait qu’elle pourrait encore servir de tampon essentiel contre l’influence croissante de la Russie et de la Chine sur le continent.

Le gouvernement sud-africain a déclaré à plusieurs reprises qu’il était neutre par rapport à la guerre en Ukraine et qu’il souhaitait que le conflit soit résolu pacifiquement par la diplomatie, mais les récentes manifestations de sa proximité avec la Russie ont exposé le pays le plus développé d’Afrique à des accusations selon lesquelles il aurait effectivement pris le parti de la Russie.

L’Afrique du Sud a accueilli le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, pour des entretiens en janvier.

Quelques semaines plus tard, l’Afrique du Sud a autorisé des navires de guerre des marines russe et chinoise à effectuer des exercices au large de sa côte est.

De surcroit, une étude à paraitre, du Centre for information Resilience, affirme que Duduzile Zuma-Sambudha, fille de l’ancien président Jacob Zuma, serait à l’origine d’une campagne de propagande en faveur de la Russie sur Twitter.

Le pays est également confronté à un dilemme diplomatique concernant une éventuelle visite cette année du président russe Vladimir Poutine, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre présumés impliquant l’enlèvement d’enfants en Ukraine. 

M. Poutine devrait se rendre en Afrique du Sud en août pour une réunion des dirigeants du bloc économique BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud est signataire du tribunal international basé à La Haye, aux Pays-Bas, et est tenue d’arrêter M. Poutine. 

Le gouvernement a indiqué qu’il ne détiendrait pas le dirigeant russe et a menacé de quitter la CPI. Le mois dernier, le bureau de M. Ramaphosa a publié une déclaration dans laquelle il revenait sur cette menace.

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