Le président de transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, rencontrera dimanche son homologue du Congo voisin, Denis Sassou Nguesso, a annoncé jeudi à l’AFP Télesphore Obame Ngomo, conseiller spécial du chef de l’Etat gabonais.
« Le président de la transition voyagera dimanche pour une visite à Oyo (dans le centre du Congo, ndlr) dans le cadre d’une rencontre privée » avec son homologue M. Sassou Nguesso, a déclaré M. Ngomo, ajoutant que « d’autres voyages sont prévus » prochainement dans la sous-région, sans plus de précisions.
Mardi, lors d’une visite du Secrétaire général de la présidence de la République du Gabon (SGPR), Guy Rossatanga-Rignault, à N’Djamena, la capitale du Tchad, « le principe d’une visite de M. Oligui été évoqué, mais aucune date n’a été arrêtée », a déclaré à l’AFP le ministre des Affaires étrangères tchadien, Mahamat Saleh Annadif.
Les relations entre le Congo de Denis Sassou Nguesso, qui cumule presque 40 ans au pouvoir, et le Gabon d’Ali Bongo Ondimba, étaient notoirement tendues.
C’est le deuxième déplacement de M. Oligui à l’étranger depuis que des militaires ont renversé Ali Bongo, qui était au pouvoir depuis 14 ans. Son père, Omar Bongo Ondimba, décédé en 2009, avait dirigé le pays d’une main de fer pendant plus de 40 ans.
Le 19 septembre, M. Oligui, ex-commandant de la Garde républicaine (GR), avait effectué son premier déplacement en tant que président de la transition en Guinée équatoriale, autre pays frontalier du Gabon dans le nord-ouest, où il avait notamment rencontré le chef de l’Etat Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Ce dernier, 81 ans, détient avec 44 ans au pouvoir le record de longévité politique.
Le Gabon avait été suspendu de l’Union Africaine (UA) le 31 août, au lendemain de la prise du pouvoir par les militaires, et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) le 4 septembre, deux organisations dont le Congo fait partie.
La rencontre de dimanche doit permettre de favoriser des « échanges sur la collaboration bilatérale, et la situation qui touche le Gabon », et « parce qu’il y a besoin d’un plaidoyer dans le cadre de ce qui s’est passé à la CEEAC » pour « ramener les gens à de meilleurs sentiments », a détaillé M. Ngomo.
La CEEAC avait notamment ordonné le « transfert immédiat » de son siège de Libreville, la capitale du Gabon, à Malabo, en Guinée équatoriale.
Le 5 septembre, M. Oligui avait reçu le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, désigné par la CEEAC « facilitateur du processus politique » au Gabon.