Le Falcon 7X du président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a été adjugé mardi aux enchères 7,1 millions d’euros au Grand Hôtel de Bordeaux, après avoir été saisi en juin 2020 à l’aéroport de la capitale girondine.
Cette saisie par huissier, lors de travaux de maintenance, fait partie d’une longue série de procédures judiciaires engagées depuis des décennies par le patron de la société Commisimpex, un homme d’affaire libanais, contre l’État du Congo.
La vente aux enchères de cet appareil produit par Dassault Aviation a été ordonnée par le tribunal judiciaire de Bordeaux en décembre 2022 puis confirmée en juin 2023 par la cour d’appel, avec une mise à prix initiale fixée à sept millions d’euros.
Elle a été conduite par le commissaire-priseur Vincent Pestel-Debord et s’est conclue en quelques secondes avec le premier et unique enchérisseur. Resté anonyme, celui-ci a trois jours pour régler le solde de son achat et devra retirer la livrée de l’aéronef actuellement aux couleurs de la République du Congo, a indiqué M. Pestel-Debord.
Cette vente doit permettre d’indemniser Commisimpex pour des travaux publics non payés.
Le patron de cette société, Mohsen Hojeij, un ancien proche du président Sassou Nguesso, avait décroché plusieurs contrats entre 1983 et 1986 : construction d’un pont ou d’un village notamment. Mais en 1986, après l’effondrement des cours du pétrole, la situation économique de la République du Congo s’était détériorée et seule une partie des travaux avait été réglée.
En 2000 puis en 2013, la Cour internationale d’arbitrage de Paris a condamné à deux reprises le Congo à indemniser la société de M. Hojeij. Au cours des années, la somme réclamée par l’homme d’affaires a gonflé, passant d’environ 100 millions d’euros lorsque le litige s’engage en 1992 à environ 1,7 milliard d’euros aujourd’hui.