En France, le bureau de l’Assemblée nationale a validé la poursuite de la proposition de résolution visant à destituer Emmanuel Macron. Avec une majorité de voix au sein du bureau, le Nouveau Front Populaire (NFP) a obtenu un vote favorable, 12 voix contre 10.
C’est un moment inédit sous la Vème République. Jamais une procédure de destitution n’avait progressé à ce stade. Il y a dix ans, une tentative similaire contre François Hollande avait été bloquée dès les premières étapes.
La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a réagi vivement à cette décision. Elle a accusé la majorité de gauche d’avoir « détourné » les règles en vue de manœuvres politiques. « Nos règles sont conçues pour être respectées. Leur instrumentalisation pour des fins purement politiciennes menace gravement nos institutions », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Toutefois, les chances que cette procédure aboutisse sont minimes. L’article 68 de la Constitution impose des conditions strictes : un vote favorable des deux tiers des députés puis des sénateurs, avant l’intervention de la Haute Cour de la République, composée de 11 députés et 11 sénateurs.
Or, l’opposition est forte, y compris au sein du NFP, où les socialistes ont déjà annoncé leur refus de soutenir la proposition. En outre, la commission des lois de l’Assemblée, où la gauche et les écologistes ne sont pas majoritaires, devra encore examiner la question.
Ce processus s’apparente davantage à une bataille médiatique qu’à un véritable enjeu institutionnel. « C’est l’opportunité de mettre le départ anticipé d’Emmanuel Macron sur la table », estime un responsable de La France Insoumise.