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Kwilu : arrêt des travaux du barrage hydroélectrique de Kakobola

Depuis trois mois, les travaux d’électrification des villes de Kikwit, Gungu et Idiofa, prévus via le barrage hydroélectrique de Kakobola, sont complètement à l’arrêt. Cette interruption est attribuée à des difficultés financières, en particulier le non-paiement des salaires des employés de la Cellule de gestion de la construction de la centrale hydroélectrique de Kakobola (GCK), qui n’ont pas perçu de rémunération depuis plus de 20 mois. En outre, cette cellule de gestion ne reçoit plus les fonds nécessaires pour son fonctionnement, indiquent des sources locales.

Le mécontentement monte parmi les agents, qui dénoncent l’absence d’application du nouveau barème salarial pourtant signé en mars 2023, ainsi que le non-paiement des factures des contractants indiens, dont une grande partie du personnel a quitté le chantier pour retourner en Inde en attendant un règlement de la situation.

La société civile de Gungu, qui nourrissait l’espoir d’un accès imminent à l’électricité, exprime aujourd’hui son désarroi face à l’arrêt des travaux. Elle en appelle au gouvernement pour qu’il honore ses engagements financiers, seule condition permettant la reprise et l’achèvement des opérations.

Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu, confirme la gravité de la situation. « Cela fait maintenant plus de trois mois que les travaux sont arrêtés faute de financement. La dernière tranche de fonds, cruciale pour finaliser les travaux de génie civil et l’installation des infrastructures électriques, n’a pas été versée. Les équipes indiennes, ne pouvant rester inactives, ont regagné leur pays. Les travailleurs congolais, également en difficulté, ont déclenché une grève », explique-t-il.

M. Kusamba appelle le ministère de l’Énergie à relancer la coopération avec les partenaires et à débloquer les fonds nécessaires pour mener à bien les travaux et rendre opérationnelle la centrale hydroélectrique.

À Kikwit et Gungu, les installations sont déjà prêtes, mais le lancement de l’électricité est reporté en raison d’un manque de charge (c’est-à-dire une consommation insuffisante pour stabiliser l’approvisionnement). À Idiofa, les contractants indiens conditionnent la reprise de leurs travaux au paiement des factures impayées, une revendication partagée par les agents de la GCK.

L’arrêt prolongé du projet suscite des inquiétudes parmi les populations locales qui voient leurs espoirs d’électrification s’éloigner encore un peu plus, mettant en lumière l’urgence d’une solution durable pour achever ce projet stratégique pour la région du Kwilu.

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