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RDC : 3 millions USD détournés dans les projets « Kinshasa zéro trou » et Tshilejelu. (CREFDL)

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Le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL) a publié un rapport accablant dénonçant le détournement présumé de trois millions de dollars destinés aux projets « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu ». Le coordonnateur du CREFDL, Valery Madianga, a révélé lors de la présentation de ce rapport à Kinshasa que ces fonds publics, décaissés pour l’amélioration des infrastructures routières de la capitale, semblent avoir été dépensés sans contrôle rigoureux.

Dans son rapport, Madianga déplore que ces fonds aient servi à la construction de routes de mauvaise qualité, sans études préalables et parfois même à « usage unique ». Des millions de dollars auraient ainsi été dilapidés pour des infrastructures qui ne répondent pas aux exigences de qualité et de durabilité nécessaires. Ce constat alarmant pose des questions sérieuses sur la gestion de ces projets d’envergure dans la capitale congolaise.

L’appel à l’exécution du plan directeur des transports urbains

Valery Madianga a mis en garde contre les conséquences d’une non-application du plan directeur des transports urbains, élaboré avec l’appui de la coopération japonaise. « Si ce plan n’est pas exécuté, la ville de Kinshasa continuera de souffrir de problèmes d’embouteillages chroniques et ne disposera jamais de routes de qualité », a-t-il averti.

Ce plan, qui prend en compte les spécificités de la circulation et du développement urbain à Kinshasa, semble être ignoré dans les choix actuels de réhabilitation et de construction. Selon Madianga, l’absence de coordination avec ce plan explique en partie l’échec des efforts visant à améliorer le réseau routier de la ville.

Des projets entachés d’opacité et de mauvaises pratiques

Le rapport du CREFDL ne se limite pas à une critique technique ; il pointe également une gestion opaque des projets. Les initiatives « Kinshasa zéro trou » et « Tshilejelu » seraient marquées par des pratiques douteuses, comme l’inclusion de tronçons inexistants et des coûts administratifs démesurés. « La part allouée aux infrastructures est insuffisante, et nous constatons des collecteurs d’eau mal adaptés au climat local et des routes conçues pour un usage temporaire », a-t-il souligné.

Madianga dénonce également la surfacturation et la concentration de la quasi-totalité des fonds sur des dépenses administratives, au détriment de la construction d’infrastructures durables et de qualité.

Deux projets ambitieux, des résultats décevants

Lancé en octobre 2021, le projet « Kinshasa zéro trou » avait pour objectif d’éradiquer les embouteillages, qui asphyxient régulièrement la ville. Parallèlement, le projet « Tshilejelu », inauguré en mars de la même année, visait la réhabilitation de 39,72 kilomètres de routes urbaines à Kinshasa et de 101,77 kilomètres dans le Grand Kasaï.

Bien que prometteurs, ces projets peinent à atteindre leurs objectifs, suscitant de vives critiques de la part des citoyens et des observateurs locaux. Les révélations du CREFDL risquent d’intensifier les appels en faveur d’une gestion plus rigoureuse des ressources publiques.

Les conclusions du CREFDL représentent un signal d’alarme pour les autorités congolaises. Ce rapport rappelle l’urgence de réformer la gestion des fonds publics dans le secteur des infrastructures, afin d’assurer que chaque dollar dépensé bénéficie réellement aux citoyens et contribue à l’amélioration durable de la qualité de vie dans la capitale et au-delà.

Alors que la population attend des infrastructures robustes et bien planifiées, le rapport du CREFDL appelle à un renforcement des contrôles, une transparence accrue et une réelle prise en compte des plans directeurs dans la conception des projets d’infrastructure.

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