Le président américain élu, Donald Trump, a sollicité vendredi 27 décembre la Cour suprême des États-Unis pour suspendre la loi qui menace d’interdire l’application TikTok dans le pays si sa maison mère chinoise, ByteDance, ne la revend pas d’ici le 19 janvier. L’objectif de Trump est de gagner du temps afin de gérer lui-même ce dossier, espérant trouver une solution une fois qu’il reviendra à la Maison Blanche à partir du 20 janvier.
Dans une lettre adressée aux juges de la Cour suprême, les avocats de Trump ont précisé que leur client ne prend pas position sur le fond du dossier, mais cherche avant tout à éviter la fermeture de TikTok, qui compte 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis. Selon eux, Trump, fort de son expérience de négociateur, serait le mieux placé pour parvenir à un compromis qui répondrait à la fois aux préoccupations de sécurité nationale et à la préservation de l’application.
En avril dernier, le Congrès américain a adopté une loi obligeant ByteDance à vendre ses activités américaines avant le 19 janvier, sous peine d’interdiction. Donald Trump a récemment rencontré le patron de TikTok, Shou Zi Chew, à sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, et a exprimé son soutien au réseau social. Bien qu’il ait été initialement opposé à TikTok, le futur président reconnaît aujourd’hui que l’application lui a permis de toucher une jeune audience et a même déclaré avoir un « faible » pour elle.
TikTok et ByteDance, dans leur recours devant la Cour suprême, soulignent que cette interdiction constituerait « une restriction massive et sans précédent de la liberté d’expression » et que la loi devrait entrer en vigueur juste avant l’investiture de Trump. Ils insistent sur le fait que le Congrès a adopté cette mesure de manière disproportionnée par rapport à la situation.
Par ailleurs, une coalition d’associations, dont la puissante ACLU, s’oppose fermement à cette loi, estimant qu’elle porte atteinte à la liberté d’expression des utilisateurs de TikTok. Elles avertissent que si l’interdiction entre en vigueur, elle perturberait gravement la capacité des Américains à interagir librement avec le contenu en ligne de leur choix.
Ironiquement, lorsqu’il était président, Donald Trump avait tenté d’interdire TikTok, craignant que l’application n’expose les États-Unis à des risques d’espionnage. Aujourd’hui, il semble reconnaître son utilité et considère TikTok comme une alternative aux géants des réseaux sociaux, comme Facebook, qui l’avaient banni après les événements du Capitole en janvier 2021.