Le vendredi 27 décembre 2024, des exploitants chinois, arrivés à bord d’un avion affrété pour rejoindre des mines d’or dans la chefferie de Wamuzimu, dans la province du Sud-Kivu, ont été contraints de retourner à Bukavu par la population locale en colère. Cette action s’inscrit dans un contexte de mécontentement croissant contre l’exploitation illégale des ressources minières par des ressortissants chinois dans la région.
Selon des sources locales, les Chinois, qui étaient venus à l’aérodrome de Nyamibungu par un Antonov, ont été interceptés par la population. Ces derniers s’apprêtaient à se rendre sur leurs sites d’exploitation minière illégale dans la chefferie de Wamuzimu, mais leur arrivée a été bloquée par les habitants. En signe de protestation, la population a fait monter de force dans le même avion, ceux qui étaient venus les accueillir à l’aérodrome.
Le député Tresor Mutiki, réagissant à cet incident, a exprimé son mécontentement sur les réseaux sociaux, soulignant la frustration croissante de la population face à l’inaction des autorités. « L’auto prise en charge commence à s’exprimer quand les autorités ne se soucient pas, trop c’est trop ! », a-t-il écrit sur X. Le député dénonce la situation de plus en plus insoutenable dans la région, où les autorités semblent absentes face aux agissements des exploitants miniers illégaux.
Cette situation fait écho à un autre incident qui a eu lieu récemment dans la province. Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a dénoncé l’exfiltration de 12 exploitants chinois qui devaient plus de 10 millions de dollars à la province du Sud-Kivu. Après avoir été arrêtés pour avoir exploité des mines sans visa ni permis pendant plus de quatre ans, ces individus ont été remis à la Direction générale de migration (DGM) de Bukavu, avant de quitter la République démocratique du Congo (RDC) pour le Rwanda puis leur pays d’origine.