L’auditorat militaire de garnison de Lomami a procédé, le lundi 6 janvier, à l’interpellation de trois officiers de la Police nationale congolaise (PNC) de la ville de Mwene-Ditu. Ils sont accusés de violation des procédures de déploiement et de dotation d’armes à des agents en uniforme, suite au double meurtre de deux ressortissants chinois, survenu le 31 décembre dernier.
Les officiers concernés comprennent le commandant du commissariat urbain de la PNC, son collaborateur du Bureau 3 et le commandant de l’escadron d’intervention mobile (EMI).
Une violation flagrante des procédures
Selon le colonel Bora Uzima, auditeur militaire de garnison de Mwene-Ditu, ces officiers ont détaché de manière irrégulière le brigadier-chef Dominique Mutombo Kanyemesha, en l’équipant d’une arme à feu, pour assurer la sécurité des ressortissants chinois. Ce dernier ne figurait pourtant pas parmi les effectifs officiellement autorisés pour cette mission.
L’auditeur militaire a qualifié cet acte de violation grave de la procédure réglementaire et de l’article 113 du Code pénal militaire.
Les circonstances du drame
Le drame s’est produit lors d’une altercation survenue le 31 décembre au sujet de la distribution de nourriture pour les festivités de la Saint-Sylvestre. Le brigadier-chef Mutombo Kanyemesha a ouvert le feu à bout portant sur trois ressortissants chinois, tuant deux d’entre eux sur le coup.
Depuis cet incident, le policier incriminé est en fuite. La mairie de Mwene-Ditu a promis une récompense d’un million de francs congolais à toute personne fournissant des informations permettant de le localiser.
Ce double meurtre a suscité une vive indignation et relance le débat sur la gestion et la discipline au sein des forces de l’ordre en République démocratique du Congo.