Depuis quelques jours, la ville de Bukavu fait face à une rareté des produits pétroliers, causée par un manque d’approvisionnement en provenance des pays fournisseurs. Cette situation impacte considérablement l’ensemble du secteur énergétique local.
Selon Urbain Kange, porte-parole des pétroliers du Sud-Kivu, la situation est aggravée par la faible production des pays producteurs et l’indisponibilité des produits pétroliers au Rwanda, au Kenya et en Tanzanie. « Ce manque d’approvisionnement entraîne une rupture de stock dans certaines stations et une forte affluence là où le carburant est encore disponible », explique-t-il.
Il précise également que cette situation est récurrente en début d’année, période durant laquelle les pays producteurs revoient leur planification. Il recommande donc la constitution de stocks stratégiques afin de pallier ces pénuries éventuelles.
Conséquences économiques et sociales
Cette pénurie entraîne une flambée des prix sur le marché informel, notamment chez les petits revendeurs appelés « Kadhafi ». Alors que les importateurs pétroliers maintiennent les prix fixés par le ministère de l’Économie, ces revendeurs augmentent leurs tarifs. Le litre d’essence, qui se vendait à 3 500 francs congolais (1,5 USD), atteint désormais 5 000 francs (1,7 USD), provoquant une hausse du coût du transport en commun.
Malgré cette crise, les pétroliers assurent maintenir le prix officiel du litre de carburant à 3 776 francs congolais dans toutes les stations-services, conformément à la réglementation en vigueur. Toutefois, l’écart entre les prix officiels et ceux pratiqués sur le marché noir continue d’inquiéter la population et les autorités locales.