La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a officiellement annoncé, ce jeudi 13 mars, la fin du mandat de sa mission militaire en République démocratique du Congo (SAMIDRC). Cette décision marque le début d’un retrait progressif des troupes déployées dans l’Est du pays, une région en proie à de violents affrontements entre les forces congolaises et divers groupes armés.
Une situation sécuritaire préoccupante
Réunie en sommet extraordinaire, la SADC a exprimé sa « grave préoccupation » face à la dégradation continue de la situation sécuritaire. La prise des villes stratégiques de Goma et Bukavu par des forces rebelles ainsi que le blocage des principaux axes d’approvisionnement aggravent la crise humanitaire, entravant l’acheminement de l’aide aux populations vulnérables.
Dans son communiqué, l’organisation régionale a salué l’engagement et le courage des soldats sud-africains, malawiens et tanzaniens ayant participé à la mission, rendant hommage aux militaires tombés au combat. La SADC a également réaffirmé son engagement envers le respect du droit humanitaire et la protection des civils, tout en appelant à la levée des obstacles entravant l’aide humanitaire.
Vers une solution politique et diplomatique
Malgré la fin de son intervention militaire, la SADC réaffirme son soutien à la RDC dans la défense de son intégrité territoriale. Elle plaide pour une solution politique et diplomatique durable, impliquant toutes les parties prenantes du conflit. Dans cette perspective, elle soutient la fusion des initiatives de paix de Luanda et de Nairobi et salue l’adoption de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui vise à trouver une issue durable à la crise.
Réactions et perspectives
Le président congolais, Félix Tshisekedi, a exprimé sa reconnaissance envers la SADC pour son engagement en faveur de la paix dans son pays. De son côté, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, actuelle dirigeante de l’Organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC, a été saluée pour son rôle clé dans la gestion du dossier sécuritaire régional.
Avec ce retrait, la RDC devra désormais compter sur ses propres forces ainsi que sur d’autres partenaires internationaux pour stabiliser la région. La fin de la mission de la SADC soulève ainsi des questions sur l’avenir du conflit et les prochaines étapes vers une paix durable en Afrique centrale.