L’Union Européenne (UE) a annoncé, ce lundi, des sanctions individuelles contre plusieurs responsables rwandais et des dirigeants du mouvement rebelle M23 pour leur rôle dans la déstabilisation de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces mesures restrictives ciblent des officiers de l’armée rwandaise (Rwanda Defence Force – RDF) ainsi que des figures-clés du M23.
Parmi les personnalités sanctionnées figurent des officiers de haut rang de la RDF. Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la RDF déployées dans l’est de la RDC, est concerné par ces sanctions. Eugène Nkubito, commandant de la 3e division de la RDF, présente dans le Nord-Kivu depuis août 2022, ainsi que Pascal Muhizi, brigadier général et commandant de la 2e division, déployée dans la région depuis août 2023, sont également visés.
Concernant la rébellion du M23, l’UE a pris des sanctions contre Bertrand Bisimwa, président du mouvement déjà sous sanctions de l’ONU. D’autres figures du groupe sont aussi concernées, notamment Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande, le colonel John Imani Nzenze, Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances, et Jean Bahati Musanga, actuel gouverneur de l’administration érigée par le M23 à Goma.
L’UE a également étendu ses sanctions au secteur des mines du Rwanda, en ciblant la raffinerie d’or de Gasabo, située à Kigali. Cette entreprise, qui a commencé ses activités le 1er juin 2022 après la fermeture de la raffinerie d’Aldango, est accusée de faciliter l’extraction et le commerce illicite de l’or en provenance de l’est de la RDC. Selon l’UE, cette raffinerie contribue à l’exportation illégale de minerais via le Rwanda, alimentant ainsi le conflit armé et l’instabilité dans la région.
De plus, Francis Kamanzi, directeur général du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB) depuis février 2024, est aussi sanctionné. Son rôle dans l’exploitation et le commerce illicite des ressources naturelles de la RDC est pointé du doigt par l’UE.
Face à ces accusations, le Parlement européen a appelé la Commission européenne à interdire l’importation des minerais rwandais en Europe et à suspendre le mémorandum d’entente entre le Rwanda et l’UE sur les matières premières. Les parlementaires demandent également de conditionner toute coopération future à l’adhésion du Rwanda à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).