Brésil: colère après le meurtre d’un jeune congolais, à Rio de Janeiro

Moïse Kabagambe, c’est de lui qu’il s’agit. Ce jeune homme âgé de 24 ans, originaire de la République démocratique du Congo, a été tué, le 24 janvier près d’un kiosque de la plage de Barra da Tijuca, à Rio de Janeiro, où il travaillait. Ce meurtre a suscité une vive émotion au Brésil.

D’après des témoignages de sa famille, il aurait été roué de coups après avoir réclamé le versement de deux journées de salaires impayés.

«Il voulait son argent avant de rentrer chez lui et le gérant du kiosque n’a pas voulu le payer. Ils se sont disputés, le gérant a pris un bâton pour le frapper et Moïse s’est saisi d’une chaise pour se défendre», a raconté à l’AFP son frère Sammy Kabagambe, 28 ans, qui vit aussi à Rio.

Selon lui, le gérant a ensuite rameuté d’autres individus qui l’ont frappé durant de nombreuses minutes avec des bâtons et une batte de baseball. Pour neutraliser Moïse, ses agresseurs ont également attaché ses poignets et ses chevilles à l’aide d’une corde.

Vive émotion

Des images d’une violence insoutenable filmées par une caméra de surveillance diffusées mardi par le journal O Globo montrent le jeune homme à terre, pendant qu’au moins trois hommes s’acharnent sur lui. La fin de la vidéo montre un des agresseurs tentant de le réanimer, en vain, après l’avoir tabassé.

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnalités ont condamné ce crime.

«J’ai pleuré aujourd’hui en lisant le récit du meurtre de Moïse Mujenyi Kabagambe (…) Le fait que le kiosque se nomme Tropicalia ne fait qu’accentuer ma douleur», a tweeté le chanteur Caetano Veloso, un des chantres du tropicalisme, mouvement culturel qui a révolutionné la musique brésilienne dans les années 1960. 

«Ce n’est pas le Rio que j’ai appris à aimer et qui m’a reçu à bras ouverts», a déploré pour sa part Gabigol, attaquant de Flamengo.

Selon les médias locaux, un individu s’est présenté mardi dans un commissariat pour avouer avoir participé au meurtre.

Notons que ce jeune congolais est arrivé au Brésil avec une partie de sa famille en 2011, fuyant le conflit armé qui sévit depuis des décennies dans son pays.

«Nous avons fui la RD Congo pour ne pas qu’on nous tue, mais on a tué mon fils ici, comme on tue les gens dans mon pays, (…) comme un animal», a déclaré pour sa part sa mère, dans un témoignage recueilli par O Globo.

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