Huit personnes dont deux femmes sont aux arrêtées depuis le lundi 5 juin à Kamako, cité frontalière située à 150 kilomètres au sud de Tshikapa dans la province du Kasaï. Selon la société civile locale, qui rapporte la nouvelle, ces personnes feraient partie d’un vaste réseau des kidnappeurs d’enfants congolais qui sont ensuite vendus en Angola ou utilisés dans la prostitution ou le vol.
« Les personnes arrêtées sont au nombre de 8 dont 2 femmes. Ces personnes ont été dénoncées par deux enfants enlevés à Kamako amenés en Angola et qui ont pu s’échapper des mains de leurs bourreaux et sont retournés à Kamako », explique l’abbé Trudon Keshilemba, curé de la paroisse Saint Gabriel de Kamako et président de la société civile locale.
La même source indique que certaines des personnes arrêtées sont passées aux aveux et les autres sont encore sous interrogatoire.
« Il peut s’agir d’un vaste réseau qui enlève les enfants pour les revendre en Angola. Ces enfants volés sont entraînés dans le vol et d’autres sont vendus auprès des ouest africains à 2000$ pour des pratiques fétichistes », révèle la société civile qui précise que depuis le début de l’année, près de 10 enfants congolais ont été enlevés à Kamako et l’on est sans nouvelles et des suspects arrêtés sont souvent relâchés faute de moyens de transport pour les transférer auprès du juge compétent, regrette le responsable de la société civile.
La police nationale congolaise, pour sa part, dit avoir procédé à ces arrestations en deux temps :
« Deux membres de ce réseau étaient déjà en route pour retourner en Angola. Nous avions l’information et nous les avons suivis jusqu’à les prendre. Les six autres vivent avec nous à Kamako. Ce sont des personnes bien connues », indique une source policière, qui ajoute que les huit personnes sont toutes des Congolais.
La cité frontalière de Kamako demeure une véritable plaque tournante par où des enfants enlevés en RDC passent pour être vendus en Angola.