RDC : Willy Ngoma et Justin Bitakwira parmi les 8 nouvelles personnes sanctionnées par l’UE, suite aux violences dans l’Est de la RDC.

Le Conseil de l’Union européenne a décidé ce jeudi d’ajouter huit personnes à la liste des personnes faisant l’objet de mesures restrictives en raison de la situation en République démocratique du Congo (RDC). Les mesures restrictives existantes ont été prorogées pour une durée d’un an, indique une dépêche du Conseil européen que nous avons consulté.

Parmi les huit personnes inscrites sur la liste figurent cinq membres de différents groupes armés (M23, ADF, Codeco, FDLR et Maï-Maï Yakutumba), un membre de l’armée congolaise, un homme politique congolais et un homme d’affaires belge. Selon l’UE, la plupart d’entre eux sont responsables de graves violations des droits de l’homme, atteintes à ces droits et entretien du conflit armé en RDC. D’autres personnes ont été inscrites sur la liste pour des raisons d’incitation à la violence et d’instrumentalisation du conflit, en se livrant à l’exploitation et au commerce illicites de ressources naturelles.

Willy Ngoma, porte-parole du Mouvement du 23 mars/Armée révolutionnaire congolaise (M23/ARC), est parmi les sanctionnés. Selon l’UE, en raison de ses fonctions dirigeantes au sein de ce mouvement soutenu par Kigali, Willy Ngoma contribue, à travers ses fonctions, à l’instabilité et à l’insécurité en RDC.

L’homme politique présent sur cette liste est Justin Bitakwira. L’ancien ministre est sanctionné suite à ses discours publics. « Il a, de manière répétée, incité à la violence et encouragé la discrimination et l’hostilité à l’égard de la communauté Banyamulenge, ciblée et attaquée par des groupes armés », dit le conseil de l’UE.

Joseph Nganzo Olikwa Tipi est le seul membre des FARDC sur cette nouvelle liste. Il était commandant du 312e bataillon de la 31e brigade jusqu’en janvier 2022. « Les forces du 312e bataillon placées sous son commandement et sa responsabilité ont perpétré des attaques contre des civils et commis de graves violations des droits de l’homme, en particulier des viols de femmes entre juin et décembre 2021 », explique le conseil de l’UE.

Ruvugayimikore Protogène, chef des Forces démocratiques de libération du Rwanda — Forces Combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA), est aussi présent sur la nouvelle liste. On trouve également parmi les sanctionnés, Meddie Nkalub qui est un haut dirigeant des ADF, Désiré Londroma Ndjukpa qui est dirigeant de la milice CODECO, William Yakutumba qui est haut resposnable d’un mouvement maimai au Sid-Kivu.

Parmi les étrangers, il y a Alain Goetz. C’est un homme d’affaires qui est le bénéficiaire effectif et l’ancien directeur de la société African Gold Refinery Ltd., enregistrée en Ouganda. Depuis 2016, African Gold Refinery Ltd. a reçu, acheté, raffiné et commercialisé de l’or illicite provenant de mines en RDC contrôlées par des groupes armés non gouvernementaux, dont les Maï-Maï Yakutumba et les Raïa Mutomboki, qui sont impliqués dans des activités de déstabilisation dans la province du Sud-Kivu, explique l’UE.

Au total, 17 personnes font désormais l’objet de mesures restrictives de l’UE, qui ont été prorogées jusqu’au 12 décembre 2023 et consistent en une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE et un gel des avoirs. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes inscrites sur la liste.

L’Union Européenne indique que sa décision s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée visant à soutenir les efforts déployés par les autorités de la RDC pour instaurer une paix durable et stabiliser la partie est du pays. Elle témoigne du rôle actif que l’UE joue en faveur de la région des Grands Lacs, en vue de contribuer à lutter contre les causes profondes de l’insécurité et de les transformer en possibilités pour les pays de la région et leurs populations.

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