28 décembre 2019 — L’Assemblée provinciale du Sankuru a destitué le gouverneur Joseph Stéphane Mukumadi lors d’une plénière marquée par un vote quasi unanime : 19 députés sur 21 se sont prononcés en faveur de sa déchéance. Ce vote fait suite à des tensions croissantes entre le gouverneur et les députés provinciaux, exacerbées depuis quelques semaines.
Un climat tendu entre le gouverneur et l’Assemblée
Depuis son élection, Mukumadi n’a cessé de faire face à des défis politiques. En effet, il avait créé la surprise en remportant la gouvernance de la province du Sankuru face à un candidat influent du Front Commun pour le Congo (FCC), dans une assemblée pourtant dominée par cette même coalition politique. Cette victoire inattendue semble avoir été à l’origine des relations tendues avec les élus locaux, culminant aujourd’hui avec ce vote de destitution.
Une demande de démission préalable
Le 23 novembre dernier, le vice-président de l’Assemblée provinciale du Sankuru, Anatole Dilomba Lokotongo, avait officiellement demandé à Mukumadi de présenter sa démission au président de la République. Cette demande avait été formulée par le biais d’une lettre lue en plénière, rappelant la décision de l’Assemblée provinciale prise lors de la session du 23 novembre.
Une vague de destitutions dans les provinces
La situation de Mukumadi n’est pas isolée. Plusieurs autres gouverneurs de province ont récemment été destitués, souvent dans des circonstances controversées, avant même d’achever la première année de leur mandat. Parmi eux, Jean Bamanisa, gouverneur de l’Ituri, et Lenge, gouverneur du Haut-Lomami, qui ont également été démis de leurs fonctions par leurs Assemblées respectives.
Ce climat de déstabilisation politique qui touche les gouverneurs de plusieurs provinces suscite des interrogations quant à la stabilité des institutions provinciales et à l’avenir de la décentralisation en République Démocratique du Congo.