Malgré quelques divergences avec son prédécesseur sur la politique internationale, le nouveau locataire de la maison va se retrouver en face d’une RDC qui n’est plus à refaire complètement. Avec l’avènement de Félix TSHISEKEDI à la tête de la RDC, les Etats-unis jouent désormais un rôle de premier plan dans la politique de ce pays. Pour les américains, le départ de Joseph Kabila et la transition pacifique qui a suivi, étaient des avancées suffisantes pour soutenir le nouveau président congolais.
Washington appuie ouvertement la politique de Félix Tshisekedi dans sa lutte contre la corruption et sa volonté de ramener la paix et la sécurité dans l’Est du pays. Les sanctions américaines maintenues contre de nombreux généraux de l’armée congolaise, accusés de crimes de guerre et de violations des droits de l’homme, permettent au président Tshisekedi d’effectuer un remaniement au sein des FARDC (Forces armées de République démocratique du Congo) en écartant notamment le très sulfureux général John Numbi. Une décision saluée par Washington.
Washington devient le premier bailleur de fonds
Félix Tshisekedi est largement encouragé par les américains à faire le ménage dans le haut commandement militaire. Un « nettoyage » nécessaire si Kinshasa veut voir la coopération avec Washington se développer. A la clé : la formation des FARDC par l’armée américaine. Un atout indispensable pour lutter contre la centaine de groupes armés qui pullulent encore à l’Est du Congo. Le pays de l’Oncle Sam a apporté cette année, 314 millions de dollars d’aide humanitaire, ce qui en fait le premier bailleur de fonds international, très loin devant l’Union européenne. Le Président TSHISEKEDI a même signé un « partenariat privilégié pour la paix et la prospérité » (PP4PP) avec les Etats-unis afin de sceller leur collaboration sur de nombreux projets communs.
L’arrivée de Joe Biden va-t-elle changer les choses?
Des médias locaux, notamment Afrikarabia, ont constaté que certains cadres du FCC avaient rapidement fait courir le bruit qu’une défaite de Donald Trump affaiblirait Félix Tshisekedi. Une source diplomatique à Kinshasa confie qu’elle imagine mal l’administration Biden tourner le dos à Tshisekedi pour se rapprocher du camp Kabila, accusé de tous les maux du Congo. Démocrate pro-démocratie, Joe Biden était déjà vice-président des Etats-unis lorsque Washington ne se gênait pas pour critiquer le régime Kabila. Biden ne s’est pas rendu à Kinshasa lors de sa tournée africaine pendant le premier mandat Obama.
Mike Hammer toujours là pour aider Fatshi?
L’ambassadeur américain à Kinshasa, Mike Hammer, a fait une longue carrière dans l’administration américaine et devrait pouvoir défendre sans difficulté la ligne politique américaine en RDC devant Joe Biden, avec lequel il a d’ailleurs collaboré. Même si la doctrine américaine en Afrique ne devrait pas être bouleversée, l’ère Biden qui s’amorce ne devrait pas mettre en difficulté Félix Tshisekedi. La lutte contre la corruption, l’impunité et les groupes armés amorcée par Félix TSHISEKEDI devrait séduire la toute nouvelle administration américaine.
Une autre donne très positive pour FATSHI, c’est Mike Hammer, son meilleur soutien, qui devrait encore rester une année supplémentaire à Kinshasa.