Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a exhorté le gouvernement à propulser la transformation des potentialités naturelles que regorge la RDC, dans sa communication aux ministres à la 45ème réunion du Conseil qu’il a présidée en présentiel, à la cite de l’Union Africaine (UA), à Kinshasa.
D’après le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, qui l’a indiqué, dans son compte rendu, il s’agit de la disponibilité de 80 millions d’hectares de terres arables, une hydrographie dense du point de vue régional et l’expérience avérée dans la production du riz, de manioc et les pommes de terre et du maïs dans certains territoires.
Bien que la concurrence soit la règle qui prévaut dans notre système économique, a souligné le ministre Muyaya, le Chef de l’Etat a estimé que le gouvernement peut progressivement orienter certains achats publics, notamment ceux liés aux produits agricoles vers les producteurs agricoles locaux, ajoutant qu’il a insisté que l’objectif poursuivi, est d’accompagner une révolution agroindustrielle nationale.
« D’une part, en garantissant les producteurs agricoles l’accès à des marchés publics qu’ils devront annoncer même en avance leurs besoins en termes de qualité, de quantité et de conditionnement. D’autre part, en favorisant l’éclosion d’une filière agricole nationale qui devra se professionnaliser afin d’améliorer la compétitivité de ces produits », a-t-il dit.
Le porte-parole du gouvernement a fait savoir que les ministres en charge de l’Agriculture, du Commerce extérieur, de l’Industrie, de l’Economie nationale, du Budget ainsi que des Finances ont été chargés sous la supervision du Premier ministre, de mettre en place une commission de travail devant analyser la possibilité d’orienter dès la fin de cette année dans la mesure du possible, et en définitive à partir de l’année prochaine, les achats de colis de fin d’année du gouvernement ainsi que ceux de la Présidence de la République vers les produits agricoles issus de la production locale.
Pour la redynamisation du transport maritime
Le porte-parole du gouvernement a indiqué que le Président de la République, Félix Tshisekedi, a estimé nécessaire de repenser la stratégie de la Ligne maritime congolaise en y dotant, notamment des navires performants et adéquats pour lui permettre de jouer son rôle naturel d’armement de l’Etat partant du constat selon lequel cette entreprise publique totalise à ce jour plus de deux décennies sans disposer de sa propre flotte.
Selon le ministre Muyaya, le Chef de l’Etat a insisté sur l’accroissement de la capacité de participation de la Ligne maritime congolaise dans l’industrie maritime mondiale et de sa contribution au commerce extérieur de la RDC.
« Pour y parvenir, la ministre d’Etat en charge du Portefeuille ainsi que le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement ont été chargés de présenter un projet y relatif dans un délai d’un mois au prochain Conseil des ministres », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le ministre de la Communication et médias a souligné que le Président de la République a chargé le gouvernement à relancer ce mode de transport fluvial, avant d’instruire le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement et le ministre des Finances à présenter au Conseil, un plan de relance qui devrait être axé, notamment sur les unités flottantes à réhabiliter composant les parcs existants, mais aussi à revaloriser l’industrie locale, entre autres, le chantier naval de la SCTP et de Chanimétal pour la construction de nouvelles unités selon les normes en la matière, de manière à desservir à la fois le fleuve et ses affluents.
Numérisation des entreprises du Portefeuille de l’Etat
A en croire le ministre de la Communication et médias, le Président de la République tient à voir toutes les entreprises publiques tirer de nombreux avantages de la digitalisation pour une gestion optimisée devant améliorer leur performance sur de nombreux indicateurs.
« C’est dans cette logique qu’il a chargé la ministre d’Etat en charge du Portefeuille assistée par le ministre du Numérique de s’assurer que toutes les entreprises du Portefeuille de l’Etat puissent produire et mettre en œuvre à court terme, des feuilles de route adaptées pour leur transformation numérique respective avec une priorisation sur tout ce qui touche à leur finance », a-t-il précisé.
S’agissant spécifiquement de la Société nationale d’électricité (SNEL) et de la REGIDESO qui ont en commun le problème récurrent de trésorerie, le Président de la République a exigé qu’il soit mis en place d’ici le 31 décembre 2022 au plus tard, un système d’informations intégré.
Il a poursuivi que ce dernier devrait répondre aux standards internationaux qui permettent une meilleure canalisation de tous les paiements faits par les abonnés pour la consommation d’eau et d’électricité qui passe par un circuit électronique sûr et sécurisé sur toute l’étendue du territoire national.
« L’accompagnement du secteur bancaire, des opérateurs de télécoms, et plus généralement de ceux de l’ancien système technologique du pays, aura à consolider ce changement radical sous la conduite du ministre des Ressources hydrauliques et de l’électricité », a-t-il ajouté.