Quatre officiers supérieurs des FARDC ainsi que des civils impliqués dans le trafic d’armes et munitions de guerre ont été présentés hier mardi au gouverneur militaire de l’Ituri, le Lt Général Johnny Luboya N’kashama, entourés des membres du comité provincial de sécurité au cours d’une cérémonie à l’esplanade du gouvernorat.
D’après le Porte-parole de l’armée en Ituri, le Lt Jules Ngongo Tshikudi, il s’agit de trois groupes criminels composés notamment, pour le premier d’officiers supérieurs des FARDC et de 3 femmes avec comme pièce maîtresse, Mme Solange Makusi, tous impliqués dans le trafic d’armes et munitions de guerre destinées au ravitaillement des groupes armés notamment la CODECO. Le marché avec cette milice se passait dans 3 localités du territoire de Djugu : Nizi, Bambu et Kobu, fiefs de cette milice.
Le deuxième groupe est constitué de 5 arnaqueurs détenus à la prison centrale de Bunia. Ils utilisaient les profils de l’autorité provinciale ou de ses collaborateurs aux fins de se faire remettre de l’argent auprès des leurs victimes au nom de ces derniers à partir de leurs comptes Facebook ou Twitter.
Le troisième groupe comprend un taximan-moto qui assurait le transport des armes et munitions vers les miliciens qui insécurisent la population. Dans ce groupe figure aussi une voiture Toyota Corona, plaque N°5255AB_07 appartenant à un officier supérieur des FARDC t utilisée à cette fin.
Toutes les personnes impliquées dans ce trafic d’armes et munitions de guerre ont été appréhendées après l’arrestation samedi 26 mars de Mme Solange Makusi par les éléments de 312 Rgt/ FARDC commis à la barrière de contrôle sur le pont de la rivière Nizi dans le territoire de Djugu. Elle a été arretée en possession de plus 700 munitions de guerre destinées au ravitaillement des miliciens de la CODECO.
L’interpellation Mme Solange Makusi a permis aux services de renseignement de remonter la filière pour démanteler le réseau et à dénicher les fournisseurs, constitués de 7 officiers supérieurs des FARDC, dont 3 en cavale, sont activement recherchés par les services de sécurité.
Le mal de l’Ituri, ce sont les Ituriens eux-mêmes
Pour le gouverneur militaire de l’Ituri, le Lt général Johnny Luboya N’kashama, « le mal de l’Ituri, ce sont les Ituriens eux-mêmes et non l’Armée qui se bat pour imposer la paix et restaurer l’autorité de l’Etat. Tous les officiers qui font du mal, nous les exposons au public et les communautés doivent se débarrasser des milices et autres groupes d’autodéfense parce que ce sont ce milices et groupe d’autodéfense qui tuent. Le jour où vous arrêterez les tueries, ce sera la fin de l’Etat de siège, et nous partirons pour laisser la place à l’administration civile continuer. Mais si les tueries perdurent, nous ne partirons pas» ,
a martelé le Lt général Johnny Luboya N’kashama, avant de remercier les forces de défense et sécurité pour le travail abattu avec professionnalisme.