Les pilotes de Kenya Airways ont entamé dimanche leur deuxième jour de grève pour de meilleures conditions de travail, avec de nouvelles annulations de vols, conduisant le gouvernement à menacer les grévistes de mesures disciplinaires en cas de poursuite du mouvement.
Quelque 9.000 passagers ont été cloués au sol à la suite de cet arrêt de travail déclenché par la Kenya Airline Pilots Association (KALPA), qui compte 400 membres.
La KALPA a souligné qu’aucun avion de Kenya Airways piloté par des membres de son personnel n’avait quitté l’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi depuis 6H00 (03H00 GMT) samedi.
Les pilotes, qui réclament une amélioration de leurs conditions de travail, ont annoncé leur grève en dépit d’une injonction du tribunal à ne pas entamer d’action et n’ont donné aucune indication sur la durée de leur mouvement.
Le ministre des Transports Kipchumba Murkomen a menacé dimanche les grévistes de mesures disciplinaires s’ils ne mettaient pas fin à leur action. « Au vu de l’attitude de défi de la KALPA, le ministère du Travail a activé les procédures régissant les grèves », a-t-il dit dans un communiqué.
« J’exhorte les pilotes à être conscients des conséquences (qu’il y a) à défier une injonction judiciaire et à retourner urgemment travailler car l’impunité ne peut être une option », a-t-il ajouté.
Samedi, le PDG de la compagnie aérienne, Allan Kilavuka, avait exhorté les pilotes grévistes, qui représentent 10% de la main-d’œuvre de KA, à reprendre le travail dimanche matin.
« Si vous ne le faites pas, des mesures disciplinaires immédiates seront prises », avait-il déjà averti.
La KALPA a déclaré dimanche que ses membres continueraient la grève « jusqu’à ce que leur voix soit entendue ». « Le public doit s’attendre à ce que les annulations de vols se poursuivent », a-t-elle dit sur Twitter.
Le Syndicat des travailleurs de l’aviation du Kenya (KAWU) a de son côté prévenu que le personnel au sol se mettrait lui aussi en grève dès samedi après-midi en raison d’un différend avec la Kenya Airports Authority (KAA) portant sur des revendications salariales.
Mais la KAA a fait savoir samedi soir que le personnel au sol était « en ordre de marche » et que « les opérations dans tous nos aéroports » étaient « normales ».
« Je suis arrivé ici vers 05H25 du matin (…) mais j’ai été informé de l’annulation de mon vol », s’est plaint à la chaîne Citizen TV un passager, Erick Muhanda, qui devait se rendre en Afrique du Sud.
Kenya Airways, propriété de l’Etat et du groupe Air France-KLM, est l’une des plus grandes compagnies aériennes d’Afrique, reliant plusieurs pays du continent à l’Europe et à l’Asie. Depuis plusieurs années, elle est confrontée à de lourdes pertes.
Kenya Airways a évalué ses pertes à 2,5 millions de dollars par jour si la grève se poursuivait.
En août, KA avait annoncé une perte semestrielle de 81,5 millions de dollars en raison des coûts élevés du carburant, malgré l’injection par le gouvernement kényan de quelque 520 millions de dollars pour la maintenir à flot.
La compagnie aérienne a été fondée en 1977 après la disparition d’East African Airways. Elle transporte plus de quatre millions de passagers vers 42 destinations chaque année.
Avec AFP