Point de presse de Martin FAYULU de ce mercredi 16 novembre en rapport avec la situation que traverse la province du Nord-Kivu.
« La situation que traverse notre pays en ce moment est on ne peut plus grave. Il y a péril en la demeure, et si nous n’y prenons garde, nous risquons d’être les derniers congolais à avoir vécu en RDC dans ses frontières actuelles.
Aujourd’hui, comme hier, les éléments des armées rwandaise et ougandaise, regroupés au sein d’une unité appelée M23, sèment la mort et la désolation dans le Nord-Kivu, notamment à Bunagana, Kiwanja, Rutshuru, Rubare, Rumangabo, Rugari Maintenant, ils avancent vers Goma!
Cette situation a entraîné un exode massif des populations qui viennent s’ajouter à plus de 6 millions de déplacés internes déjà enregistrés dans l’est du pays, abandonnés et sans assistance, victimes des violations massives des droits humains.
Il va sans dire que la RDC souffre de cette situation à partir de la première agression du Rwanda et de l’Ouganda sous le label de l’AFDL en octobre 1996. Depuis, le Président du Rwanda, M. Paul Kagame, s’est érigé en faiseur de différents présidents qui se sont succédé à la tête de la RDC. C’est inacceptable!
Les conséquences de la crise de légitimité et de déni de souveraineté qui en découlent, se font sentir aujourd’hui.
Le Rwanda et l’Ouganda se donnent à coeur joie dans la déstabilisation de la partie Est de notre pays qui s’étend dans d’autres parties du territoire national notamment dans le Mai-Ndombe et le Kwilu.
Cette déstabilisation est rendue possible notamment par l’infiltration de toutes les institutions de la République. Et pour mieux contrôler la RDC, ses ennemis l’ont emmenée dans la Communauté d’Afrique de l’Est.
Il n’est plus un secret pour personne que Monsieur Tshisekedi est arrivé au pouvoir grâce à Messieurs Kabila et Kagame.
Questions :
- Quelle serait alors la motivation profonde pour M. Kagame, aujourd’hui, d’agresser M. Tshisekedi alors que ce dernier a reconnu lui avoir tout donné ?
- Pourquoi M. Tshisekedi n’a-t-il jamais pointé du doigt directement Monsieur Kagame en le désignant comme étant l’auteur principal de cette agression? Le discours c’est bon mais qui est responsable du génocide congolais (plus 10 millions de morts depuis 1993) et de 6 millions des déplacés internes ?
- Pourquoi le gouvernement de M. Tshisekedi n’a-t-il jamais saisi le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour que celui-ci déclare le Rwanda comme pays agresseur de la RDC?
- Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de plainte auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) ? À ce sujet, il faut rappeler pourtant que, lors de l’agression de la RDC par le Rwanda en 1998, le Gouvernement de l’époque avait porté plainte à la CIJ, pour actes d’agression, contre le Rwanda et l’Ouganda.
Mesdames et Messieurs,
Les agresseurs ont décidé de mettre autour d’une même table le M23 et le gouvernement de fait de la RDC pour appliquer, une fois de plus, la recette de l’infiltration des institutions congolaises, au moyen de l’intégration et du brassage.
En réalité, le processus de Nairobi est un processus de validation de nouvelles frontières des territoires conquis en RDC par le Rwanda. Dans cette combine de Nairobi, il est prévu que M. Tshisekedi ramène un accord de cessez-le-feu qui, malheureusement, aura consacré l’occupation. C’est ce que j’appelle le fait accompli d’occupation. Et, c’est cela le vrai but de cette guerre. En effet, Monsieur Tshisekedi a signé de nombreux accords avec les pays qui nous agressent et aucun de ses accords n’a été révoqué.
De ce qui précède, j’accuse Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de haute trahison.
M. Félix Tshisekedi et ses mentors sont cyniquement et désespérément à la recherche d’un argument électoral et de conservation de pouvoir. Ayant, en effet, constaté que M. Félix Tshisekedi ne pourra pas gagner les élections de 2023, ses parrains sont venus à sa rescousse en imposant à la RDC une guerre qu’il devrait « gagner », à temps voulu, afin de lui donner l’occasion de se présenter en sauveur de la population congolaise qui ne jure que par la paix.
Il aura ainsi « gagné » la guerre mais les territoires conquis par le M23 resteront rwandais et le Rwanda aura allongé ses frontières. Le peuple congolais debout, s’y opposera avec la dernière énergie.
Nous disons que la paix se gagne par le combat et non par une trêve.
Nous voulons une paix durable et définitive. Toute paix qui viendrait en dehors de l’implication de notre peuple et de nos forces armées, ne pourrait être qu’une paix de façade, comme ce fut le cas avec le CNDP et le M23 1. Le processus de Nairobi obéit au même modus operandi. C’est donc du déjà vu et nous n’en voulons pas.
On ne peut pas demander à la RDC de dialoguer avec le M23, encore qu’ils ne sont pas Congolais, pendant que le Rwanda refuse de dialoguer avec les FDLR et l’Ouganda avec les ADF.
Le Conseil de sécurité de Nations-Unies doit formellement condamner le Rwanda et l’Ouganda et leur demander de retirer leurs troupes de la RDC. Cette agression est, en effet, une violation grave de la Charte des Nations-Unies. Il faut en outre trouver une solution immédiate dans le sens d’éloigner les FDLR et les ADF de la RDC. Il faut enfin mettre un terme au mandat actuel de la MONUSCO et la remplacer par une nouvelle mission qu’on appellerait ONURDC (Opération des Nations-Unies en RDC) avec un mandat offensif de rétablissement de la paix et de maintien de l’intégrité territoriale de la RDC.
Peuple Congolais,
Cette guerre doit cesser d’être une combine privée entre les sieurs Tshisekedi et Kagame. Elle doit devenir l’affaire de tout un chacun.
Tout congolais doit être au combat, conformément à l’article 63 de notre Constitution qui dispose que « Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou une agression extérieure. »
Que vous soyez au Sud, au Nord, à l’ouest, à l’est ou dans la diaspora, mobilisons-nous tous pour soutenir nos vaillants militaires qui se battent pour l’intégrité de notre territoire et prouvons au monde entier que le Congo est UN, INDIVISIBLE et il le restera.
Martin FAYULU