Selon une déclaration ce lundi de Human Rights Watch, « le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda a procédé à des exécutions sommaires et au recrutement forcé de civils dans l’est de la République démocratique du Congo ».
« Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda dans le Nord-Kivu laissent dans leur sillage une série croissante de crimes de guerre contre les civils« , a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch.
Outre le massacre de Kishishe, HRW dit avoir confirmé ailleurs dans le territoire de Rutshuru, les meurtres d’au moins 13 autres civils par le M23 en octobre et novembre. Le 28 octobre, près de Rugari, des rebelles du M23 ont ouvert le feu sur un bus et deux motos transportant des civils qui fuyaient les combats. Une femme de 35 ans a raconté depuis son lit d’hôpital qu’elle et quatre de ses enfants étaient sur une moto, tandis que ses deux autres enfants étaient sur une autre moto. Elle a expliqué que sa fille de 17 ans avait été tuée et que son fils de 14 ans avait été blessé. Au moins deux autres enfants, âgés de 5 et 7 ans, ont été tués au cours de l’attaque.
Quatre hommes, âgés de 22 à 26 ans, ont déclaré que les rebelles du M23 les avaient forcés à transporter des approvisionnements et des munitions, à effectuer des corvées dans leurs camps militaires et à participer aux combats. Ils ont indiqué s’être retrouvés avec des dizaines d’autres jeunes qui avaient également été recrutés de force, dont certains avaient été amenés du Rwanda.
« Ils nous donnaient des coups de fouet et nous demandaient d’aller trouver les positions des [militaires congolais] », a expliqué un homme de 25 ans. « Nous étions sans souliers, ils nous tabassaient et nous laissaient sous la pluie. Cela faisait deux mois qu’ils m’avaient pris. » Il s’est échappé une nuit alors qu’il guettait les troupes gouvernementales.
Dans sa déclaration, Human Rights Watch estime que le Rwanda devrait mettre fin à son soutien militaire au M23, tandis que les troupes gouvernementales congolaises devraient donner la priorité à la protection des civils et cesser de recourir à des milices responsables d’abus comme forces supplétives.