Deux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur ont comparu devant la Haute cour militaire à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, dans l’affaire opposant le ministère public au prévenu Mwangachuchu et consorts.
Les renseignants Ntshikala Kalonga Antoine et Bonkoma Beloba Célestin, respectivement Chef de Division des Régimes d’armes à feu et Chef de Bureau au Secrétariat général à l’Intérieur, ont répondu aux questions de la haute cour sur les circonstances dans lesquelles le ministre Richard Muyej Mangez Mans a délivré le 4 juillet 2014 une attestation d’enregistrement d’arme à feu d’autodéfense au prévenu Mwangachuchu Hizi Edouard.
Pour les deux experts, Mwangachuchu s’est présenté à leurs bureaux avec son arme de type GP, ou Grande Puissance, de calibre 9 mm, pour demander l’autorisation de port d’arme d’autodéfense.
Après vérification, la haute cour militaire a constaté que cette arme, détenue par le prévenu Mwangachuchu, est une arme de guerre et ne figure pas sur la liste des armes d’autodéfense reconnues par la loi.
« Cette pratique du ministère de l’Intérieur est de nature à inverser les tendances», a indiqué la haute cour, précisant « qu’elle est en marge de la loi, car nul ne peut détenir, céder, fabriquer, réparer abandonner, distribuer, transporter, exposer en vente ou tenir en dépôt les armes et munitions de guerre à moins qu’il ait reçu une autorisation spéciale du Président de la République».
Pour sa part, le ministère public a demandé, sans succès, aux deux comparants de donner une disposition légale qui autorise le ministre de l’intérieur à signer des autorisations de port d’armes.
Le conseil du prévenu Mwangachuchu s’est inscrit en faux contre le fait de lier la possession de l’arme par son client à son parti CNDP supposé transformé en M23.
De son côté, la partie civile République démocratique du Congo a sollicité la comparution du Lieutenant Byamungu, chauffeur du député Mwangachuchu, qui a disparu avec l’arme sous examen.
Le député national Mwangachuchu Hizi Edouard et son co-prévenu le commissaire principal Mushamalirwa sont poursuivis pour détention sans titre ni droit des armes et munitions de guerre, espionnage, trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et entretien des liens avec le mouvement terroriste du M23.