Le procès du détournement des fonds liés au parc agro-industriel de Bukanga Lonzo en République démocratique du Congo (RDC) connaît de nouveaux développements. L’ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, principal accusé dans cette affaire, a récemment fait l’objet d’une demande de repos médical de 45 jours, ce qui a retardé la poursuite des audiences.
Cependant, la Cour constitutionnelle a rejeté cette demande, la qualifiant de dilatoire. Après avoir pris quelques minutes pour délibérer, les juges ont décidé d’accorder une remise de trois semaines, fixant ainsi la prochaine audience au 16 octobre 2023.
Le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kamuleta, a insisté sur le caractère contradictoire de cette remise. Il a affirmé que Matata Ponyo devait absolument comparaître à l’audience du 16 octobre, quel que soit son état de santé.
« La remise ne sera pas de 45 jours. Un délai raisonnable serait de trois semaines. La remise sera contradictoire à l’égard de toutes les parties et une obligation sera faite à tous les prévenus, y compris Matata Ponyo. Quel que soit son état de santé, il doit comparaître à l’audience du 16 octobre 2023 », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle.
En ce qui concerne le certificat médical présenté, le président de la Cour constitutionnelle a souligné que sa juridiction n’avait jamais requis d’expert dans cette affaire. Il a précisé que cette remise était accordée non pas en raison du certificat médical, mais plutôt en raison du droit garanti par la constitution.
« La Cour demande à toutes les parties de se conformer à la loi pénale, de sorte que tous les prévenus soient rapidement fixés sur leur sort. Il serait inutile de multiplier les remises, cela pourrait être interprété comme une tentative de retarder la justice, ce qui ne serait pas bénéfique pour notre système judiciaire », a-t-il conclu.
Il convient de souligner que, outre le sénateur Augustin Matata, d’autres personnes sont poursuivies dans cette affaire de détournement de près de 300 millions de dollars. Il s’agit notamment de l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo, et de l’homme d’affaires sud-africain, Christo Grobler, propriétaire de la société ayant remporté le contrat de développement du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.