Les rebelles du M23, actifs dans l’est de la République démocratique du Congo, ont confirmé mercredi que deux de leurs commandants avaient été tués lors d’une frappe militaire des forces armées congolaises (FARDC).
« Le mardi 16 janvier 2024, le régime de Kinshasa a une nouvelle fois violé le cessez-le-feu imposé en attaquant nos forces sur les lignes de front et en perpétrant des actes d’assassinats derrière nos lignes de front, tuant deux de nos commandants », a déclaré le M23 dans un communiqué.
Le mouvement rebelle n’a pas révélé l’identité des commandants tués. Cependant, ChimpReports, un média basé en Ouganda, avait rapporté quelques heures plus tôt, que le chef des renseignements du M23, le colonel Castro Elise Mberabagabo, était décédé mardi lorsque les FARDC ont mené une frappe de drone de précision sur la base du M23 à Kitchanga, dans le territoire de Masisi, à l’est de la RDC.
La mort de Mberabagabo, qui était également responsable des relations extérieures du M23, a été considérée comme un coup dur porté au mouvement insurgé. Mberabagabo, qui a joué un rôle clé dans la mobilisation des fonds pour le mouvement, était considéré comme le « cœur » du groupe M23.
Mardi soir, le colonel Erasto Bahati, principal conseiller du commandant militaire du M23, le général Sultani Makenga, se battait pour sa vie après avoir été grièvement blessé lors de l’attaque du « drone » à Kitchanga.
En réponse à ces attaques, le M23 n’a tout de même pas déclaré la guerre au gouvernement du président Félix Tshisekedi.
« Le M23 a respecté les dirigeants régionaux et les partenaires internationaux qui ont imposé un cessez-le-feu que le régime de Kinshasa a bafoué et ignoré », a déclaré aujourd’hui le M23 dans un communiqué, ajoutant : « De ce qui précède (attaque de Kitchanga), le M23 a compris le message que lui a envoyé le régime de Kinshasa et réagira en conséquence. »
Quelques instants après l’attaque de Kitchanga, les FARDC avaient tenu une conférence de presse conjointe avec la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) pour annoncer le début d’opérations militaires conjointes contre les rebelles du M23.
« La population du Nord-Kivu doit savoir que cette force (SADC) est différente de celle de la Communauté d’Afrique de l’Est », avait alors déclaré le lieutenant-général Fall Sikabwe, coordonnateur des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu. « La SADC est dotée d’un mandat offensif », a-t-il ajouté.
Les responsables affirment que la SADC a l’intention de déployer au moins 7 000 soldats en RDC. Leur mission est de combattre et de vaincre principalement les rebelles du M23 en l’espace de 12 mois.