Le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix et candidat malheureux à la présidentielle du 20 décembre 2023, a publié une déclaration le vendredi 19 janvier 2024, critiquant le processus électoral en République démocratique du Congo (RDC).
Dans sa déclaration, le Dr Mukwege a exprimé sa déception face à ce qu’il a qualifié de “processus électoral chaotique”. Il a souligné que l’approche des élections générales avait suscité l’espoir d’une alternance réellement démocratique parmi de nombreux compatriotes, dans le but de mettre fin aux crises récurrentes de légitimité des institutions de la République.
Le Dr Mukwege a rappelé qu’il avait présenté sa candidature à la magistrature suprême en réponse à l’appel des intellectuels, des organisations de la société civile et à la mobilisation des femmes. Sa candidature visait à “réparer et soigner le Congo de fond en comble” grâce à 12 sécurités-clés, avec comme objectifs stratégiques de restaurer la dignité de la Nation congolaise en mettant fin à la guerre, à la faim et aux vices qui gangrènent les institutions.
Cependant, le Dr Mukwege a déploré que le quatrième cycle électoral n’ait pas été organisé pour permettre aux citoyens de choisir librement et démocratiquement leurs représentants, mais plutôt pour préparer une nouvelle fraude électorale au bénéfice du régime en place.
Il a également critiqué l’indifférence et la complaisance de la diplomatie internationale, dont les valeurs fondamentales telles que la démocratie, l’Etat de droit et les droits humains sont affaiblies et décrédibilisées par le recours trop fréquent à la politique du “double standard”.
Mukwege a également exprimé son inquiétude quant à l’avenir de la démocratie en RDC, soulignant que les maigres acquis démocratiques gagnés depuis l’adoption de la Constitution de 2006 sont encore davantage fragilisés.
Opposant au pouvoir en place, Denis Mukwege a participé aux travaux de Pretoria en Afrique du Sud, qui avaient pour but de trouver un programme commun avec les autres opposants et de désigner un candidat unique. Suite à des désaccords, le docteur a décidé de se présenter seul aux élections présidentielles. Il n’a obtenu que 0,22 % des voix, un échec cuisant. Le plus surprenant est sa défaite dans la circonscription électorale de Panzi, où il est considéré comme un héros