Une accalmie précaire est observée depuis le samedi 9 novembre dans la région de Mpeti-Pinga, située dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Cette région a récemment été le théâtre de violents affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, et les Forces armées de la RDC (FARDC), épaulées par les groupes armés Wazalendo. Si les combats ont momentanément cessé, la situation reste tendue et la population locale continue de vivre dans la crainte.
Un exode massif et des conditions de vie précaires pour les déplacés
Les violences récentes ont forcé de nombreux habitants des groupements de Bashali, Kisimba et Ihana à abandonner leurs villages. La majorité de ces déplacés se sont réfugiés dans des zones reculées, souvent dans la brousse, ou dans des structures sanitaires de fortune comme le centre de santé de Nkasa et l’hôpital de Pinga. Ces établissements sont toutefois débordés par l’afflux massif de personnes et peinent à fournir des soins adéquats.
La région de Pinga, déjà pauvre et enclavée, fait face à une crise humanitaire qui s’intensifie avec la situation sécuritaire. Les conditions de vie des déplacés et des résidents restés sur place se détériorent rapidement. Exposés aux intempéries et sans protection adéquate contre les maladies, les habitants subissent également les effets d’une hausse des prix des denrées alimentaires, rendant l’accès à la nourriture encore plus difficile. De plus, les stocks de médicaments s’amenuisent, ce qui réduit les capacités de réponse face aux maladies qui se propagent dans ces conditions précaires.
Appels à l’aide et craintes de catastrophe humanitaire
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent pour alerter les autorités et la communauté internationale. Un notable local, ayant requis l’anonymat, a souligné les risques d’une catastrophe humanitaire imminente si l’instabilité sécuritaire perdure. En outre, la présence des belligérants dans la région reste une source d’inquiétude pour les civils, qui craignent une reprise des hostilités.
Depuis le 8 novembre, les FARDC et les combattants Wazalendo ont repris le contrôle de l’agglomération de Mpeti ainsi que d’une partie du village de Minjenje, situé à environ dix kilomètres de Pinga, dans le territoire de Walikale. Cependant, la situation demeure incertaine et les habitants de la région continuent de vivre dans un climat de peur.