L’opposant congolais Moïse Katumbi a vivement réagi à l’annonce faite par le Président Félix Tshisekedi lors de son discours à Lubumbashi, le 16 novembre, où ce dernier a exprimé sa volonté de modifier la Constitution. Dans un message empreint de fermeté, Katumbi accuse le Chef de l’État de viser un maintien illégitime au pouvoir et de mépriser les aspirations du peuple congolais.
Selon Moïse Katumbi, Félix Tshisekedi « assume avec fierté son statut de dictateur » en cherchant à modifier une Constitution qu’il jugeait lui-même sacrée dans le passé. L’opposant estime que le Président, déjà accusé d’avoir usurpé son second mandat, agit désormais ouvertement pour pérenniser son règne, au mépris des principes démocratiques.
Katumbi fustige également l’interprétation du Président concernant l’article 217 de la Constitution, qu’il qualifie d’erronée et d’infondée. Félix Tshisekedi avait laissé entendre que la Constitution actuelle, rédigée sous influence étrangère, serait à l’origine des souffrances de la population. Une déclaration que Katumbi juge « stupéfiante », pointant un manque de compréhension des principes juridiques élémentaires.
L’opposant rappelle que l’article 217, loin d’être une spécificité congolaise, est conforme aux pratiques constitutionnelles universelles, et que sa révision ne saurait être justifiée par la situation actuelle. Il accuse Félix Tshisekedi d’instrumentaliser cette disposition pour masquer l’échec de ses six années de gouvernance.
Moïse Katumbi a également dénoncé ce qu’il considère comme une profanation de la mémoire des martyrs congolais. « Hier, Félix Tshisekedi appelait à préserver la Loi Fondamentale au prix de la vie. Aujourd’hui, il piétine leur sang pour satisfaire sa soif de pouvoir », déclare-t-il, appelant à ne pas oublier les sacrifices consentis pour l’instauration de la démocratie en République Démocratique du Congo.
Concluant son message, Katumbi exhorte le peuple congolais à rester vigilant face à ce qu’il qualifie de manipulation et de tentative de déstabilisation des institutions démocratiques. Il prédit une issue sombre pour tout dirigeant choisissant la voie de la dictature, rappelant que l’histoire a souvent vu de tels leaders être chassés du pouvoir et abandonnés par leur propre peuple.