Trois policiers accusés d’avoir brutalement interpellé l’opposant politique Delly Sesanga lors d’une manifestation à Kinshasa sont actuellement en fuite, selon une déclaration de Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, faite ce dimanche.
Une interpellation dénoncée au sommet de l’État
Le président Félix-Antoine Tshisekedi avait fermement condamné les méthodes employées par ces agents de la Police nationale congolaise (PNC). Lors de la 22ᵉ réunion du Conseil des ministres, il avait exprimé sa désapprobation face à ces actes qualifiés de « voies de fait », appelant à une gestion plus respectueuse des droits des citoyens lors des manifestations publiques.
« Peu importe le motif de l’interpellation, la méthode utilisée ne devrait nullement s’apparenter à des actes de brutalité. J’engage le ministre de l’Intérieur à prendre des mesures préventives pour éviter que de tels dérapages se reproduisent », a déclaré le chef de l’État, selon le compte rendu de la réunion.
Une scène largement médiatisée
L’incident s’est déroulé le 14 novembre et a suscité une vive indignation après la diffusion d’une vidéo montrant Delly Sesanga, président du parti Envol, malmené par des policiers alors qu’il participait à une activité de sensibilisation contre un projet de révision constitutionnelle. Ce projet, perçu par certains comme une manœuvre en faveur d’un éventuel troisième mandat pour Félix Tshisekedi, fait l’objet d’une forte opposition.
Le président Tshisekedi a rappelé que l’article 23 de la Constitution garantit à chaque citoyen le droit à la liberté d’expression sous toutes ses formes, insistant sur le respect des libertés fondamentales.
Une mobilisation politique croissante
Lors de l’interpellation, Delly Sesanga était accompagné de Bernadette Tokwaulu Aena, une autre figure de l’opposition. Les deux leaders ont été libérés le jour même, après avoir été arrêtés alors qu’ils distribuaient des tracts dans le cadre du mouvement Sursaut patriotique, qui s’oppose à toute modification de la Constitution.
Cette manifestation s’inscrit dans une série d’actions menées par l’opposition pour mobiliser contre un éventuel troisième mandat présidentiel. Un grand rassemblement est prévu le 16 décembre, date marquant l’anniversaire du référendum constitutionnel de 2005.