Un rapport publié mercredi 08 janvier par le groupe d’experts des Nations unies met en lumière une chaîne de commandement reliant les autorités politico-militaires rwandaises, le général Sultani Makenga, chef militaire du Mouvement du 23 mars (M23), et Corneille Nangaa, leader de l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Ce document révèle une collaboration étroite entre ces acteurs, qui joue un rôle clé dans l’instabilité persistante à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Depuis avril 2024, le M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), a intensifié son expansion dans l’Est de la RDC, en violation des accords de cessez-le-feu. Selon le rapport, cette offensive reflète une volonté d’occuper et d’exploiter durablement les territoires conquis. « Cette stratégie indique une volonté d’occupation et d’exploitation à long terme des territoires conquis », précisent les experts onusiens.
Le général Sultani Makenga demeure à la tête du commandement militaire global du M23 et continue de recevoir des directives ainsi qu’un soutien logistique des RDF et des services de renseignement rwandais. En parallèle, l’AFC, dirigée par Corneille Nangaa, agit en coordination avec le M23 tout en maintenant une autonomie relative. Cependant, selon le rapport, « l’AFC dépend de l’autorisation de Makenga pour mener ses opérations ».
La coalition M23-AFC mène des campagnes de recrutement auprès des groupes armés locaux dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces campagnes s’accompagnent de réunions organisées dans les zones récemment conquises pour promouvoir leur alliance, recruter de nouveaux membres et établir des administrations parallèles.
Le rapport mentionne également le retour de figures historiques comme René Abandi et Jean-Marie Runiga, ce dernier étant sous le coup de sanctions internationales. Ces personnalités ont été rappelées pour renforcer les alliances de la coalition et consolider son emprise sur les territoires conquis.
L’objectif de la coalition AFC-M23 est clair : redessiner durablement le paysage politique et militaire de l’Est de la RDC. Le soutien, direct et indirect, des autorités rwandaises à ces opérations contribue à alimenter les tensions régionales et compromet les efforts de stabilisation.