La reprise des actions armées du Mouvement du 23 mars (M23), marquée par l’« occupation illégale » des villes stratégiques de Sake et Minova dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), suscite une vive condamnation de João Lourenço, président angolais et facilitateur du processus de paix dans la région des Grands Lacs.
Dans un communiqué publié vendredi 24 janvier 2025, le président angolais a exprimé sa « profonde préoccupation » face à la dégradation rapide de la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. « Ces actions irresponsables du M23 et de ses partisans aggravent la crise humanitaire autour de Goma et menacent la sécurité régionale », a-t-il déclaré.
Une escalade dangereuse
João Lourenço a fermement condamné les offensives du M23 et le soutien présumé des Forces de défense rwandaises (RDF), affirmant que ces actions mettent en péril les efforts déployés dans le cadre du processus de Luanda pour une résolution pacifique. Il a appelé toutes les parties au conflit à respecter les droits humains, à protéger les civils et à garantir la sécurité des troupes du Mécanisme ad hoc renforcé de vérification (MVA-R), actuellement déployées à Goma dans le cadre des initiatives régionales.
La résurgence des violences a provoqué un exode massif des populations, aggravant une crise humanitaire déjà critique. La prise de Minova, dans le Sud-Kivu, et de Sake, à seulement 23 km de Goma, a forcé des centaines de milliers de personnes à fuir. Les camps de déplacés autour de Goma sont saturés, tandis que les infrastructures locales peinent à répondre à l’ampleur des besoins.
Appel à une solution politique
Pour João Lourenço, « le conflit dans l’est de la RDC ne peut être résolu par des moyens militaires ». Il a exhorté les parties à reprendre immédiatement les négociations et à respecter l’intégrité territoriale de la RDC. Il a également demandé l’arrêt de tout soutien extérieur aux groupes armés opérant dans la région, dans un effort pour éviter une nouvelle escalade.