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RDC : Reprise des tirs ce mardi matin à Goma

Les affrontements armés ont repris de manière intense ce mardi matin à Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les tirs ont commencé peu avant 6h30, heure locale, affectant plusieurs quartiers de la partie orientale de la ville, notamment Biréré, Bujovu, ainsi que les environs de l’aéroport et l’axe routier reliant Goma à la ville frontalière rwandaise de Gisenyi.

Des soldats des forces armées congolaises (FARDC) sont actuellement déployés autour de l’aéroport de Goma, tandis que des zones situées à l’ouest de la ville restent sous le contrôle du mouvement rebelle M23. La situation reste extrêmement difficile à évaluer, car certaines parties de la ville demeurent inaccessibles aux observateurs indépendants et aux humanitaires.

L’accès à l’information est également compliqué. L’Internet est coupé, et les radios locales sont hors service. Les nouvelles circulent principalement par le bouche-à-oreille. Depuis vendredi, plusieurs quartiers sont privés d’eau et d’électricité, une situation qui aggrave le quotidien des habitants. Les commerces et pharmacies sont fermés, compliquant l’accès aux soins et aux produits de première nécessité.

Des témoignages de résidents ayant profité d’une accalmie pour sortir rapportent la présence de nombreux corps le long des routes. Les structures sanitaires de Goma sont débordées et peinent à faire face à l’afflux de blessés. Le directeur de l’ONG Save the Children en RDC souligne l’ampleur du drame humanitaire, rappelant que la moitié des déplacés sont des enfants. Depuis plusieurs semaines, les ONG ne cessent de tirer la sonnette d’alarme concernant la situation au Nord-Kivu, dont Goma est la capitale, ainsi qu’au Sud-Kivu.

Un contexte humanitaire critique

Les chiffres relatifs aux déplacements de population sont vertigineux. Selon les Nations Unies, plus de 400 000 personnes ont été déplacées depuis le début du mois de janvier en raison des combats. Cette crise humanitaire vient s’ajouter à une situation déjà considérée comme alarmante.

Fermeture des postes-frontière avec le Rwanda

La situation reste tendue à la frontière entre Goma et la ville rwandaise de Gisenyi. Les deux postes-frontière, la Petite et Grande Barrière, n’ont toujours pas rouvert ce matin. Cette fermeture fait suite à une journée de lundi marquée par de violents événements, notamment la mort d’au moins cinq civils touchés par des mortiers ou des balles perdues tombées côté rwandais. Le porte-parole de l’armée rwandaise, le brigadier-général Ronald Rwivanga, a indiqué que 35 personnes avaient été blessées.

L’armée rwandaise affirme que plus d’une centaine de soldats des FARDC et de leurs alliés ont déposé les armes lundi. Les tirs et détonations à Goma restent audibles depuis Gisenyi, où la plupart des écoles sont restées fermées ce mardi. La ville semble toutefois plus calme que d’habitude. Plusieurs habitants vivant près de la frontière ont été évacués vers des zones plus sécurisées, tandis qu’un camp de déplacés accueille plusieurs centaines de Congolais ayant fui les affrontements.

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