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Crise humanitaire et offensive rebelle en RDC : le Royaume-Uni appelle à une réponse internationale

Face à l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a délivré mardi une déclaration alarmante à la Chambre des communes. Il a appelé à une mobilisation internationale urgente pour faire face à la crise humanitaire qui s’aggrave dans la région.

L’est de la RDC plongé dans le chaos

Depuis le début de l’année, les rebelles du M23 ont intensifié leurs offensives, capturant plusieurs localités stratégiques telles que Masisi et Minova. Ce week-end, l’insurrection a atteint Goma, capitale du Nord-Kivu, marquant une avancée inquiétante pour la stabilité de la région. La ville n’avait pas vu une telle occupation depuis 2012.

Des centaines de milliers de civils fuient les violences, cherchant refuge dans des camps de fortune. Les conditions y sont déplorables, marquées par des bombardements réguliers et un accès limité à l’aide humanitaire.

Le Royaume-Uni dénonce des atrocités inacceptables

Dans son discours, David Lammy a souligné la vulnérabilité des populations civiles, en particulier des femmes et des enfants, victimes de violences indescriptibles perpétrées par des groupes armés. Des enfants de seulement neuf ans auraient été mutilés par des milices armées de machettes.

L’insécurité alimentaire touche aujourd’hui un quart de la population congolaise, une statistique alarmante qui n’a fait qu’empirer avec l’intensification des conflits. « Il ne peut y avoir de hiérarchie des conflits », a déclaré le ministre, dénonçant l’absence d’une réaction à la hauteur des souffrances subies par les Congolais.

Le Rwanda pointé du doigt

Le ministre britannique a affirmé que les rebelles du M23 n’auraient pas pu progresser jusqu’à Goma sans un soutien matériel des Forces de défense rwandaises. Cette accusation résonne avec d’autres rapports diplomatiques indiquant un rôle actif du Rwanda dans l’instabilité de la région. Londres a demandé à Kigali de s’engager sincèrement dans le processus de paix mené par l’Union africaine.

Une réponse britannique et internationale

Le Royaume-Uni a déjà mobilisé 62 millions de livres sterling d’aide humanitaire pour la RDC cette année. Ces fonds sont destinés à fournir de l’eau potable, des soins aux enfants souffrant de malnutrition et un soutien aux survivants de violences sexuelles.

En outre, Londres continue d’exercer une pression diplomatique à travers le Conseil de sécurité de l’ONU, bien que les efforts soient entravés par des vetos de la Russie. « Nous n’abandonnerons pas », a insisté David Lammy, annonçant des discussions directes avec des dirigeants africains, dont le Président rwandais Paul Kagame et le ministre des Affaires étrangères sud-africain Ronald Lamola.

Une mobilisation internationale nécessaire

La situation en RDC exige une action urgente de la communauté internationale. David Lammy a souligné que ces conflits prolongés renforcent les flux migratoires vers l’Europe, alimentent les réseaux criminels et menacent la stabilité régionale.

« Nous ne pouvons pas rester spectateurs devant ces atrocités. Le Royaume-Uni continuera à mobiliser le monde pour que ces conflits ne tombent pas dans l’oubli », a conclu le ministre.

Les regards sont maintenant tournés vers la réaction des autres puissances mondiales et des instances internationales face à cette crise d’une ampleur dramatique.

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