Les tensions diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud connaissent une nouvelle escalade après les déclarations du président Cyril Ramaphosa sur l’implication des forces rwandaises dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les médias sud-africains avaient rapporté que Ramaphosa s’était adressé aux forces rwandaises lors de la bataille à Goma en déclarant :
« Si vous continuez à tirer, nous considérerons cela comme une déclaration de guerre et nous devrons défendre notre peuple. »
Suite à ces propos, le ministre sud-africain de la Défense a affirmé que « les tirs ont cessé ».
Face à cette situation, le président rwandais Paul Kagame a réagi fermement ce 29 janvier à travers un message publié sur X, réfutant les allégations sud-africaines et précisant la position de son pays. Voici son message intégral :
_ »J’ai eu deux conversations cette semaine avec le président Ramaphosa sur la situation dans l’Est de la RDC, y compris plus tôt dans la journée. Ce qui a été dit à propos de ces conversations dans les médias par les responsables sud-africains et par le président Ramaphosa lui-même contient beaucoup de distorsions, d’attaques délibérées, et même de mensonges. Si les mots peuvent changer autant d’une conversation à une déclaration publique, cela en dit long sur la manière dont ces questions très importantes sont gérées.
Quelques clarifications importantes pour le dossier :
Les Forces de défense du Rwanda sont une armée, pas une milice.
SAMIDRC n’est pas une force de maintien de la paix, et elle n’a pas sa place dans cette situation. Elle a été autorisée par la SADC comme une force belligérante engagée dans des opérations offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda, tout en menaçant de porter la guerre au Rwanda lui-même.
SAMIDRC a évincé une véritable force de maintien de la paix, la Force régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est, et cela a contribué à l’échec des processus de négociation.
Le président Ramaphosa n’a jamais donné de « mise en garde » de quelque nature que ce soit, sauf si cela a été dit dans sa langue locale, que je ne comprends pas. Il a demandé un soutien pour s’assurer que la force sud-africaine dispose d’une alimentation électrique, de nourriture et d’eau adéquates, ce que nous aiderons à communiquer.
Le président Ramaphosa m’a confirmé que ce n’est pas le M23 qui a tué les soldats sud-africains, mais bien les FARDC.
Si l’Afrique du Sud souhaite contribuer à des solutions pacifiques, c’est très bien, mais l’Afrique du Sud n’est pas en position de jouer le rôle de pacificateur ou de médiateur. Et si l’Afrique du Sud préfère la confrontation, le Rwanda traitera la question dans ce contexte, à tout moment. »_