Face à la montée des tensions à Kinshasa, l’ambassade des États-Unis a annoncé mardi sa fermeture au public jusqu’à nouvel ordre. Dans un communiqué officiel, elle exhorte ses ressortissants à quitter le pays tant que des options commerciales restent disponibles, tout en précisant que l’aéroport de N’Djili demeure opérationnel.
Un appel à la prudence et à l’évacuation
L’ambassade recommande aux citoyens américains de partir via des vols commerciaux dès qu’ils peuvent se rendre en sécurité à l’aéroport. Toutefois, elle met en garde contre les risques liés aux barrages routiers et aux manifestations, qui pourraient compliquer l’accès à l’aéroport.
Elle invite également ses ressortissants à se préparer à un départ rapide, en ayant à disposition des sacs contenant des vêtements, des médicaments et leurs documents de voyage essentiels. Par ailleurs, elle conseille d’éviter les rassemblements, de surveiller les médias locaux et de maintenir un profil bas.
Des manifestations devant plusieurs ambassades
Cette fermeture intervient alors que la capitale congolaise connaît une série de manifestations visant plusieurs représentations diplomatiques. Devant l’ambassade des États-Unis, des pneus ont été incendiés, tandis que des forces de l’ordre ont été déployées en nombre pour contenir la foule. Des incidents similaires ont été rapportés devant les ambassades de France, de Belgique et du Rwanda.
Face à ces violences, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dénoncé des attaques « inadmissibles ». De son côté, le gouvernement congolais, par le biais du ministère des Affaires étrangères, a exprimé ses regrets et assuré que des mesures étaient prises pour garantir la sécurité des missions diplomatiques, de leurs personnels et de leurs biens.
Crise humanitaire et combats intenses à Goma
Pendant ce temps, dans l’Est de la RDC, la situation reste dramatique. À Goma, les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 se poursuivent, notamment autour de l’aéroport et de la grande barrière à la frontière avec le Rwanda. Ces affrontements ont entraîné des pertes humaines et un déplacement massif de populations.
Les hôpitaux de Goma, notamment Heal Africa, continuent de recevoir des blessés, parmi lesquels des civils touchés par des éclats d’obus et des balles perdues. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également signalé le pillage de son entrepôt médical, privant ainsi les structures de santé de fournitures essentielles.
Dans ce contexte de crise, la communauté internationale est appelée à renforcer son assistance humanitaire et à prendre des mesures pour assurer la protection des populations civiles affectées par les violences en RDC.