Après la chute de Goma aux mains des rebelles M23 appuyés par le Rwanda, la ville traverse une période critique marquée par des tensions encore persistantes dans les quartiers nord. Des tirs sporadiques et des mouvements de militaires ainsi que de miliciens Wazalendo continuent d’être signalés, notamment dans les zones de Katoyi, Mabanga, Majengo, Kibwe et Turunga. Ces quartiers, situés dans la commune de Karisimbi, restent sous pression malgré une accalmie relative observée dans le centre et l’ouest de la ville.
Retour progressif à la vie quotidienne
Après trois jours de confinement imposés par les violents combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, les habitants commencent timidement à sortir de leurs maisons. Le long des routes, quelques curieux se montrent présents tandis que d’autres cherchent activement des moyens de se procurer des biens de première nécessité. La pénurie, conséquence directe des affrontements, pousse certains résidents à explorer des options pour ravitailler leurs foyers.
Malgré ces signes timides de reprise, les boutiques et magasins restent fermés, et les services essentiels tels que l’eau, l’électricité et l’internet n’ont toujours pas été rétablis.
Zones encore sous tension
Dans les quartiers nord de Goma, la situation demeure tendue. Les tirs d’armes lourdes et légères sont toujours perceptibles. Les miliciens Wazalendo, connus pour leur résistance farouche, et les militaires de l’armée congolaise continuent d’occuper ces zones sensibles. Plusieurs sources rapportent que ces hommes armés se dirigent depuis mardi soir vers le groupement Mudja, dans le territoire de Nyiragongo, afin de se retrancher dans des zones plus isolées.
Un habitant commente : « Ils ont refusé de se rendre aux rebelles. Il semble qu’ils se retranchent dans le maquis. »
Le camp militaire de Katindo reste un point stratégique, étant toujours sous le contrôle des FARDC et des miliciens wazalendo, malgré les tentatives des rebelles du M23 de progresser vers cette zone. À ce jour, les rebelles ne sont toujours pas visibles dans cette partie de la ville.
Sécurisation et déminage
Des scènes inhabituelles se déroulent dans les rues de Goma, notamment dans le quartier Office 1 proche de l’aéroport. Des véhicules militaires abandonnés sont visibles, ainsi que des armes, des tenues militaires et des explosifs non utilisés éparpillés sur le sol.
Un responsable local lance un appel pressant : « Il faut vraiment un nettoyage de la ville parce qu’il y a même des explosifs non utilisés, des armes et des tenues militaires qui ont été jetés ça et là. »