En Russie, les autorités ont décidé d’envoyer des opposants loin de chez eux dans le Grand Nord pour un service militaire. Rouslan Chaveddinov, qui travaillait avec l’opposant Alexeï Navalny, a été envoyé dans une unité militaire au milieu de la mer de Barents.
Jusque-là, les opposants russes avaient été condamnés à des peines de prison, à de lourdes amendes, perquisitionnés ou attaqués dans la rue par des inconnus. Mais les autorités semblent avoir décidé d’éprouver une nouvelle méthode : les envoyer au service militaire dans le Grand Nord russe.
C’est ce qui vient d’arriver à Rouslan Chaveddinov. À 23 ans, il travaillait comme chef de projet à la Fondation de lutte contre la corruption d’Alexeï Navalny. Lundi 23 décembre, son appartement à Moscou, la capitale russe, a été perquisitionné, sa porte défoncée et il a été emmené vers une destination inconnue. Pendant 16 heures, son téléphone est resté inaccessible.
Le jeune homme a finalement pris contact avec le Fonds de lutte contre la corruption et indiqué qu’il avait été emmené dans une unité militaire de Nouvelle-Zemble, cet archipel quasi inhabité de la mer de Barents dans le Grand Nord russe. Les avocats n’ont pas accès à cette base qui bénéficie d’un régime spécial.
Comme bon nombre de jeunes hommes russes, Rouslan Chaveddinov avait tenté de se faire réformer, mais sa demande avait été rejetée. L’examen de l’appel a eu lieu lundi, le jour même de son arrestation.
Pour les experts cités par plusieurs journaux russes d’opposition, il s’agit d’une procédure illégale. En général, les nouvelles recrues sont envoyées dans des camps d’entrainement avant de rejoindre des bases militaires, souvent moins hostiles que celles des îles Arctiques éloignées.