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Ebola: Muyembe rend hommage à la soeur Floralba Rondi, une victime historique du virus.

Le Docteur Muyembe Tamfum accompagne ce 28 août 2020 à Kikwit une équipe américaine qui réalise un film sur Ebola.

Dans cette ville qui a été urbain de l’épidémie de maladie à virus Ebola en 1995, le docteur Muyembe a visité plusieurs icônes historiques d’Ebola: il s’est incliné devant la tombe de la sœur Floralba Rondi, victime d’Ebola en 1995. Le médecin congolais a aussi visité la chambre 5 de la clinique de Kikwit qui avait servi de bureau de travail pendant l’épidémie de maladie à virus Ébola en 1995.

La soeur Floralba une sonnette d’alarme internationale sur Ebola.

D’habitude, Ebola apparaissait puis disparaissait, en laissant des centaines de morts. Ce fut le cas lors de sa première apparition au Soudant pendant l’été de 1976, mais aussi au Zaïre pendant le mois de septembre1976, dans la région du fleuve Ebola précisément, qui a donné son nom au virus meurtrier.

Dans les villages africains, le virus se manifestait de temps à autre, et personne n’en savait rien. Parfois, on donnait des nouvelles à son sujet, après qu’un Blanc soit victime du virus. C’est ce qui s’est passé à Kikwit en 1995. Dans cette région, on notait souvent des diarrhées, avec présence de sang dans les selles. On annonçait aussi des morts dans les villages, mais personne n’avait établi des liens de cause à effet.

Un groupe de religieuses missionnaires italiennes, les «Petites Soeurs des Pauvres» de Bergame (Soeurs des Pauvres de l’Institut Palazzolo), qui travaillaient à l’hôpital de Kikwit, commencèrent à relier ces différentes nouvelles, et à comprendre que l’on se trouvait devant un drame. Tous les malades qui passaient dans une salle d’opération où avait été opéré un malade atteint par le virus, ressentaient ensuite des fièvres hémorragiques dont ils mouraient. Le seul qui s’était sauvé, était le chirurgien qui, pour les opérations, portait des gants.

Puis, mourut la première religieuse, Soeur Floralba Rondi. C’était le 25 avril 1995. L’alarme sonna au plan international. De nombreuses personnes demandèrent aux religieuses de quitter l’hôpital pour sauver leur vie, mais elles s’y refusèrent. Du 25 avril au 27 mai, cinq autres religieuses moururent, puis une autre, en juin 1995.

Les premières religieuses avaient été contaminées dans la salle d’opération de leur hôpital, les autres, en assistant leurs soeurs en religion. Une seule est resté en vie, Soeur Annamaria Arcaro: après avoir vu «mourir dans des spasmes atroces ses six consoeurs touchées par Ebola», elle n’a pas voulu quitter Kikwit, et est restée pour diriger l’hôpital.

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