Au 1er juillet 2022, soit 62 ans après, le constat est acide, l’espoir est brisé, le pays de Lumumba va mal, très mal. La mère patrie se trouve en péril, au comble d’une maladie incurable d’insécurité et d’agression. au risque de la perdre. Son intégrité territoriale est menacée de toute part, par des groupes armés dont certains opérant avec le soutien des pays voisins mieux identifiés, profitant à ce égard de notre naïveté diplomatique.
En interne, le pays n’est pas sur la bonne voie. Sa marche est tordue. Son horizon est sombre. L’alternance patine. Les promesses peinent à se réaliser. Le social du peuple s’effondre et «le peuple d’abord» parait comme une parenthèse désormais fermée. La misère s’abat. L’État s’affaisse. Ancrée dans nos pratiques, la corruption se maintient à tous les niveaux et dans tous les rouages de notre société, elle a simplement changé d’acteurs. L’autorité de l’Etat s’écroule et peine à se faire sentir sur le territoire national, surtout dans les centres urbains où les gangs communément appelés Kuluna opèrent en toute impunité. Les citoyens s’interrogent. Le pays va mal, très mal. Il allait déjà mal avant Et là, ça s’empire. Ça s’aggrave. Ça inquiète. Personne ne sait dire de quoi le lendemain sera fait, pendant que le pays sombre dans un pilotage automatique aux paramètres aléatoires.
Nul ne saurait, sauf basse hypocrisie et volonté d’invectives, ignorer cette triste réalité. Nul ne peut, sauf déni de réalité, méconnaître ce diagnostic. Notre gouvernance dans l’alternance pose problème et doit être rectifiée.
62 ans après, n’est-il pas venu le moment de nous demander pendant combien de temps devrions-nous encore nous satisfaire de notre déni de cette réalité aussi triviale qu’évidente. Le péril est dans la demeure. Arrêtons de nous accommoder de l’hypocrisie pour assener nos égos. Le tableau est sombre et le pays se dégrade du jour au jour pendant que l’angoisse gagne de plus en plus nos concitoyens. Cessons le populisme, devenons sérieux, ne serait-ce qu’en ce tem, de guerre.
Face à cette situation, je nous interpelle, dans un élan républicain, pour que chacun se ressaisisse. L’on ferait oeuvre utile à la Nation qu’en restituant la République aux citoyens et en gérant la chose publique au service exclusif de l’intérêt général et non des intérêts mesquins de groupes politiques. Est-il encore nécessaire de rappeler que le pouvoir d’Etat devient une illusion quand il fait preuve d’incapacité à répondre aux attentes citoyennes et d’impuissance quand il n’assure pas la sécurité des citoyens livrés à eux-mêmes.
En temps de guerre, une Nation se doit de faire bloc et agir dans la même direction, dans un seul objectif d’en finir avec la guerre. C’est dans la tourmente que l’on reconnaît des grands hommes. Il est temps d’agir et d’agir maintenant car demain sera tard, peut-être trop tard.