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Tchad : au moins 5 morts après une manifestation contre la prolongation de la transition

Au moins cinq personnes ont été « tuées par balles » jeudi 20 octobre 2022 dans les affrontements opposant la police et les manifestants à N’Djamena.

Des centaines de personnes se sont réunies à l’appel de l’opposition contre la prolongation de deux ans de la transition par le pouvoir du président Mahamat Idriss Déby.

Un journaliste de l’AFP a vu les cadavres de cinq personnes, dont deux recouvertes du drapeau national et trois de draps blancs ensanglantés, allongées sur le sol de l’hôpital situé dans le 7e arrondissement, épicentre des manifestations dans la capitale tchadienne.

La Croix-Rouge du Tchad a indiqué avoir déployé « une dizaine d’équipes » dans les arrondissements sous tension de la ville. « Nous prodiguons les premiers soins et nous acheminons des dizaines de blessés en véhicule jusqu’aux hôpitaux », a déclaré à l’AFP son président, Khalla Ahmat Senoussi.

Sollicitées par l’agence de presse, les autorités n’avaient pas réagi à la mi-journée.

« Des violences sont survenues ce (jeudi) matin au Tchad, avec notamment l’utilisation d’armes létales contre les manifestants, ce que la France condamne », a souligné le Quai d’Orsay dans un communiqué, affirmant que Paris ne joue « aucun rôle dans ces événements ».

Des nuages de fumée noire étaient visibles et des tirs de gaz lacrymogène se faisaient régulièrement entendre dans la capitale jeudi matin, tandis que des barricades ont été dressées dans plusieurs quartiers de la ville et que des pneus sont brûlés sur les principaux axes routiers, selon les journalistes de l’AFP à N’Djamena.

Pour rappel, le 20 avril 2021, à l’annonce de la mort du maréchal Déby – tué par des rebelles en se rendant au front – l’armée avait proclamé son fils Mahamat Idriss Déby président de la République à la tête d’une junte de 15 généraux, pour une période de transition de 18 mois devant mener à des élections.
Finalement à l’issue d’un Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) boycotté par une grande partie de l’opposition, il a été décidé la prolongation pour deux ans de la « transition ». Mahamat Idriss Déby a été maintenu à la tête de l’État jusqu’à des élections libres et démocratiques, censées se tenir à l’issue d’une deuxième période de transition et auxquelles il pourra se présenter.

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