Les affrontements ont continué lundi dans l’est de la République démocratique du Congo entre l’armée et les rebelles du M23, après quatre jours de combats dont le bilan s’établit à au moins sept morts, a-t-on appris de sources locales.
Un précédent bilan officiel diffusé dimanche soir par l’armée faisait état de quatre civils tués et 40 blessés durant ces combats qui ont repris jeudi dans le territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu) après plusieurs semaines d’accalmie.
« Trente-cinq blessés ont été admis hier (dimanche) à l’hôpital. Pour les décès, c’est sept morts, dont deux enfants, nous les avons inhumés ce (lundi) matin avant la reprise des combats », a déclaré par téléphone un habitant de Ntamugenga, Jean-Baptiste Mapendo, interrogé par téléphone depuis Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Dimanche, le chef de ce village avait annoncé qu’il venait d’être pris par le M23 (« Mouvement du 23 mars »), ancienne rébellion à dominante tutsi qui a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants.
Le M23 a depuis conquis du terrain dans la province du Nord-Kivu, notamment en juin la cité de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda.
« Les combats ont repris », a confirmé Gédéon Serugari, chef du groupement Bweza, dans lequel se trouve Ntamugenga, village situé à environ 4 km de la RN2, route stratégique desservant Goma.
« La population est toujours enfermée à l’hôpital de Ntamugenga, d’autres habitants sont dans des écoles, des églises et le couvent », a ajouté M. Serugari.
Médecins sans frontières (MSF) avait indiqué dimanche que 500 personnes s’étaient réfugiées dans un couvent de Ntamugenga, dont certaines étaient blessées. L’ONG a appelé à la création d’un corridor humanitaire pour évacuer les civils.
Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) en RDC, au moins 23.000 personnes auraient été déplacées par ces violences armées depuis le 20 octobre, chiffre incluant 2.500 personnes ayant traversé la frontière ougandaise.
Depuis mars, « les affrontements ont déplacé au moins 186.000 personnes, portant le nombre total de personnes déplacées dans le territoire de Rutshuru à plus de 396.000 », selon la même source.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir le M23, ce que le Rwanda conteste.
Plusieurs initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de ramener la paix dans la région, sans résultat jusqu’à présent.
Par AFP