Vols d’aéronefs militaires dans le ciel de Goma, patrouilles terrestres en ville… La grande cité de l’est de la RDC est restée en alerte mercredi, au lendemain de frappes d’avions et hélicoptères de combat sur des positions des rebelles du M23.
Après une journée sans affrontements, une reprise des combats a été signalée mercredi soir, par des habitants interrogés depuis Goma, vers la ligne de front située à environ 30 km au nord de la ville, sur la route nationale 2 au niveau de la localité de Rugari.
« Il y a des détonations de bombes. L’armée pilonne les positions du M23 vers Bukima », un village à quelque 8 km du centre de Rugari, a expliqué un de ces habitants.
Sur le front est, en revanche, à Bunagana, localité à la frontière ougandaise sous contrôle de la rébellion depuis le mois de juin, « la situation est calme, la majorité de la population est revenue ce matin », a déclaré une habitante.
Mardi, deux avions de chasse Sukhoï-25 avaient bombardé des collines proches de la frontière, supposées abriter des positions du M23 (Mouvement du 23 mars), rébellion tutsi qui a repris les armes fin 2021 et étendu depuis son emprise dans le territoire de Rutshuru, au nord de Goma.
Selon des témoins, les habitants de Bunagana s’étaient encore une fois enfuis en Ouganda. « Nous sommes fatigués… Un jour nous fuyons, le lendemain nous revenons », a constaté la même habitante.
L’ONU a indiqué mercredi qu’au moins 188.000 personnes avaient fui leur village depuis le 20 octobre, début de la nouvelle offensive du M23, et s’étaient « dirigées dans des localités plus calmes » du Nord-Kivu. Au moins 16.500 autres ont trouvé refuge en Ouganda.
A Goma, les correspondants de l’AFP ont pu voir dans le ciel les deux avions Su-25 et deux hélicoptères de combat, mais aucune indication n’a été donnée sur leur mission.
Par ailleurs, la mission de l’ONU en RDC (Monusco), l’armée et la police ont mis en place depuis dimanche des patrouilles conjointes dans Goma et sur les axes périphériques pour, selon la Monusco, « sécuriser la ville », « garantir la libre circulation des civils », « assurer une rapide intervention en cas d’attaques ».
Mercredi, la patrouille, composée de policiers sénégalais de la Monusco et de policiers congolais dans un convoi de quatre véhicules dont un blindé, a écourté son trajet à cause de l’hostilité manifeste d’une partie de la population. Des insultes et des menaces ont été proférées par des habitants à leur passage, a constaté un photographe de l’AFP.
La force de l’ONU, présente en RDC depuis plus de vingt ans, est critiquée par de nombreux Congolais qui l’accusent d’inefficacité face aux groupes armés qui pullulent dans l’est du pays.
Avec AFP