Aller au contenu
Accueil » RDC » Haut-Katanga » Goma, ville au coeur des richesses et des drames de la RDC

Goma, ville au coeur des richesses et des drames de la RDC

Calée entre le lac Kivu au sud, la frontière rwandaise à l’est, les volcans et le parc des Virunga au nord, Goma, grande ville de la façade orientale de la RDC, est au coeur des richesses et des drames de l’immense pays d’Afrique centrale.

Il y dix ans exactement, la ville avait été occupée durant une dizaine de jours par la rébellion du M23 (« Mouvement du 23 mars »), qui est de nouveau à ses portes.

Comme pour le reste de la République démocratique du Congo, le nombre d’habitants de Goma est difficile à établir, mais il se situe entre 1 et 2 millions, ce qui en ferait la 3e ou 4e ville du pays. La capitale, Kinshasa, est à quelque 1.500 km à l’ouest.

La cité est collée au Rwanda, avec deux postes frontières, la « petite barrière » et la « grande barrière », qui la relient à la ville rwandaise de Gisenyi et bruissent généralement de l’activité des commerçants qui vendent leurs produits de part et d’autre.

Son port lacustre, au nord du lac Kivu, permet aux paysans et commerçants d’acheminer en pirogues à moteur les produits maraîchers et d’élevage des rives et de l’île d’Idjwi, au milieu du lac. Des « canots rapides » font la navette avec Bukavu, à la pointe sud du lac.

Goma est aussi desservie par un aéroport international et par la route nationale 2, qui mène vers le nord et permet d’accéder également à l’Ouganda.

La région est très fertile, produisant légumes, café, fromages, etc. Emblèmes de la ville, les « tshukudus », grandes trottinettes de bois qui ont survécu à l’invasion des motos, dévalent les pentes, chargées de matériaux ou produits des champs.

– Convoitises –

Elle a un grand potentiel touristique, avec ses lacs, ses volcans et ses gorilles de montagne, principale attraction du parc national des Virunga. Le Nord-Kivu et les provinces voisines sont aussi riches en minerais de toutes sortes, qui attisent de nombreuses convoitises.

Le drame de Goma et des Kivu a commencé en 1994, à la fin du génocide des Tutsi rwandais, quand la ville puis la région ont été submergées de réfugiés hutu. Parmi eux se trouvaient des auteurs du génocide, dont certains sont encore dans des groupes armés actifs dans l’est de la RDC.

Dans le sillage du génocide, la RDC a connu deux guerres régionales, entre 1996 et 2003, durant lesquelles Goma a été aux premières loges, subissant combats et occupations. Les groupes armés, locaux ou d’inspiration étrangère, ont pullulé. Une économie de violence et de prédation s’est installée.

Ajoutant au chaos, Goma a connu deux éruptions du volcan Nyiragongo tout proche, une en 2002, qui l’a touchée jusqu’au coeur, l’autre en 2021.

Malgré tout, la ville au sol volcanique et sombre, au climat tempéré par rapport au reste du pays, est parmi les plus dynamiques de la RDC. Et paradoxalement, elle vit en partie de la présence du personnel humanitaire et de l’ONU déployé en masse dans la région pour venir en aide aux victimes des violences.

Avec AFP

Laisser un commentaire