La France s’est dite jeudi « horrifiée » par les massacres en République démocratique du Congo (RDC), appelant « tous les groupes armés à cesser immédiatement les combats et à s’engager sans délai dans le processus de désarmement ».
« Nous sommes horrifiés », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, alors qu’une enquête préliminaire de l’ONU accuse la rébellion du M23 d’avoir exécuté au moins 131 civils dans l’Est du pays fin novembre.
« Comme l’a exigé le Conseil de sécurité des Nations unies, Tout soutien extérieur au M23 doit cesser », a ajouté Anne-Claire Legendre. « Ces actes ne peuvent rester impunis. Nous saluons la volonté des autorités congolaises de punir leurs auteurs en justice ».
L’enquête préliminaire de l’ONU, basée sur des témoignages et rendue publique dans la nuit de mercredi à jeudi par la mission des Nations unies en RDC (Monusco), concerne Kishishe et le village voisin de Bambo.
Ces 131 civils (102 hommes, 17 femmes et 12 enfants) ont été tués « au cours d’actes de représailles contre les populations civiles », précise la Monusco dans un communiqué. « Au moins 22 femmes et cinq filles ont été violées ».
Dans sa déclaration, la France « prend note du communiqué du 6 décembre dans lequel le groupe armé se dit prêt à se retirer des territoires qu’il occupe. Nous l’appelons à le faire immédiatement et sans condition ».
Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière et conquis de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Selon les autorités congolaises, des experts de l’ONU et la diplomatie américaine, le M23 est soutenu par le Rwanda. Mais Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.