À Washington où il participait au sommet USA-Afrique, le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi a déjoué, un piège lui tendu par son homologue rwandais Paul Kagame qui voulait l’empêcher de participer à une entrevue avec le Président américain Joe Biden.
D’après un diplomate africain présent à Washington, à expliqué à l’ACP que « Le mini-sommet sur la sécurité dans la région des Grands Lacs était prévu jeudi à 17h00 de Washington. A la demande du Rwanda mercredi, il fallait le tenir à 14h00 locale, pour permettre à son Président de rentrer à Kigali ».
« Toutes les délégations ont été directement contactées par les Rwandais, sauf la délégation congolaise qui a été informée de cette demande par l’entremise des angolais », a ajouté le diplomate.
« Curieusement, à la même heure, une rencontre était programmée entre six chefs d’Etat africains, parmi eux le Président Tshisekedi, et le Président Biden. Les Congolais ont choisi de se rendre à la rencontre de la Maison Blanche », a-t-il encore ajouté.
« Nous avions compris que Kagame voulait éviter que le Président de la République démocratique du Congo ait la moindre minute de tête-à-tête avec le Président Biden. Nous avions refusé de satisfaire cette caprice, déjouant le piège de Kagame », a expliqué à l’ACP, un conseiller du Président Tshisekedi.
Selon la présidence congolaise, au cours de sa brève rencontre avec l’actuel locataire de la Maison Blanche, le Président Tshisekedi a sollicité son « implication forte » pour obtenir du Rwanda de cesser son soutien à la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars). Le Président congolais a expliqué à son homologue américain que Kigali avait déployé des troupes à l’intérieur des frontières congolaises, en violation du droit international.
« Kagame ne voulait pas que ce discours accusateur du Président Tshisekedi soit entendu par Joe Biden. Nous l’avions compris très vite », a indiqué le conseiller présidentiel, qui n’a pas voulu être cité.
Dans une déclaration publique, le Président américain a invité Kigali à « cesser » de soutenir le M23. « Ce qui était difficile d’obtenir d’un Président américain, il y a peu », a expliqué le politique congolais.
Des experts des Nations-Unies ont documenté la présence des troupes régulières rwandaises pour affronter les Forces armées de la RDC, à l’intérieur des frontières congolaises en soutien au groupe armé M23.
Pour rappel, le Président Tshisekedi et son gouvernement accusent le Rwanda de soutenir des groupes armés locaux et étrangers.
Avec ACP