Selon des révélations du Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL), la mise en œuvre du programme de développement des 145 territoires se fait dans une approche centralisée, en violation de la Constitution, de la loi relative aux Finances publiques, des marchés publiques et du principe de la libre administration des provinces.
Dans son rapport à mi-parcours publié à Kinshasa le 26 janvier dernier, cette organisation relève la surfacturation de certaines infrastructures. Elle demande au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour recadrer la gestion du programme des 145 territoires et aux organes de contrôle des finances publiques, d’entamer la vérification de la procédure des marchés publiques, pour éviter à ce programme de connaître le sort de celui des 100 jours.
Le rapport cite par exemple la construction de l’école primaire Damas, d’une capacité de 6 salles de classe, dans le territoire de ARU en Ituri, qui a coûté 455.559,12 dollars, pendant que le montant initial est de 130.000 dollars. Les bâtiments administratifs et les centres de santé connaissent aussi le même sort, selon ce rapport.
L’analyse des bases des données, indique que certaines infrastructures reprises dans le lot des projets du programme de développement des 145 territoires, ont déjà été financés par l’Etat congolais. C’est le cas de l’école primaire Kalule, dans le territoire de Lubudi, province de Lualaba, qui a été construite dans le cadre du projet de reconstruction et réhabilitation des infrastructures scolaires lancé en 2013.
Le rapport parle aussi d’un décaissement par un circuit irrégulier, de 511 millions de dollars, pendant que la loi des Finances 2022, prévoyait 481,1 millions. 80% de marchés ont démarré sans l’approbation préalable de l’autorité compétente et ont reçu la totalité de fonds, contre la loi qui en fixe les modalités.